Rock’N Bock /

Le 13 Septembre 2025 /

Maxéville (54) /

Notre avis : 5/5.


Le Rock’N Bock #9 a tenu toutes ses promesses ! Entre riffs saturés et mousses généreuses, le festival a su, une fois encore, conjuguer rock et bière dans une ambiance aussi festive que conviviale. Familles, puristes et simples curieux se sont retrouvés autour de cette fête hybride qui n’a cessé de grandir d’édition en édition. Près de 2 000 festivaliers ont ainsi vibré au rythme de sets enflammés tout en profitant de dégustations houblonnées, confirmant Rock’N Bock comme un rendez-vous incontournable de la rentrée.

ROCK’N CHILD

C’est avec Rock’N Child que nous avons le plaisir de débuter cette très belle journée. Ce collectif réunit une vingtaine de musiciens bénévoles qui propose des compositions et des reprises, tous animés par la même volonté : jouer pour la bonne cause. Leur objectif est clair : récolter des fonds reversés intégralement aux associations qui luttent contre la mucoviscidose. Dès les premières notes, on comprend que le cœur est au centre de cette aventure musicale. Le groupe entame la journée avec un set acoustique intimiste et chaleureux. Les titres « The Fool » et « Little Free Bird » donnent immédiatement le ton avec douceur et sincérité. « Child And Ocean » et « The Golden Calf » suivent, dévoilant des harmonies soignées. Le public, attentif et ému, savoure chaque instant de cette parenthèse délicate. L’émotion monte encore sur « Desire », avant que le groupe ne surprenne avec une version acoustique du mythique « Ace Of Spades ». Le set se conclut sur « Running Free », belle transition vers la suite de la journée. Une entrée en matière réussie, qui a su toucher en plein cœur l’assistance. Une heure plus tard, changement radical d’ambiance. Rock’N Child revient sur scène, cette fois en mode électrique. Les guitares claquent dès « The Dark Side Of The Sun », tiré de leur album « Vaincre Victoire Vivre ». Le public est déjà conquis quand résonne « Wasted Years » d’Iron Maiden. Les voix rauques et puissantes donnent toute leur intensité à « One Way Or Another ». Puis, place à un message engagé avec « Beds Are Burning », repris en chœur par la foule. Enfin, l’hymne « Rock’N Child » vient fédérer musiciens et spectateurs dans une énergie partagée. Impossible de résister : ça tape des mains, ça chante, ça danse. Une prestation généreuse et habitée, qui prouve que musique et solidarité font toujours bon ménage. Un très beau moment, à la hauteur de l’esprit Rock’N Child.

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SHAKER POISSON

Shaker Poisson déboule sur scène sans préliminaires, haranguant la foule : Le Rock’N Bock !!! Le ton est donné, brut et direct, façon uppercut sonore. « We’re French » lance les festivités. Les amplis crachent déjà « Space Rocket », un titre survitaminé qui fait vibrer les premières rangées. On s’appelle Shaker Poisson, on vient de Palaiseau, lancent-ils, avant d’inviter à s’approcher. La proximité s’installe, les spectateurs collés à la scène prennent la vague frontale de décibels. Vient ensuite « The Only One », morceau taillé pour secouer les nuques. Un comment ça va ? fuse, et les bras commencent à se lever. Avec « Noise », l’ambiance grimpe d’un cran, saturée et abrasive. Puis le très efficace « One Shot » explose, instantanément repris par ceux qui connaissent déjà le refrain. Merci ! Merci à l’organisation, salue le groupe, visiblement heureux d’être là. Ça fait plaisir, ajoute le chanteur, sourire franc malgré l’intensité. Sans répit, « New Beat » impose son rythme martial, sec comme un coup de fouet. Le public grossit et se densifie, gagné par l’énergie contagieuse. « Under Pressure » entraîne tout le monde dans une tension maîtrisée. Puis « Bang-Bang » surgit, court et violent, un tir groupé. « Under Cover » offre une respiration relative, mais toujours tendue. « Panties » achève le set dans une déflagration finale, punk jusqu’au bout. Combo punk/rock affûté, riffs tranchants, textes qui cognent : Shaker Poisson ne fait pas dans la demi-mesure. L’atmosphère est électrique, la mission est accomplie : le public est conquis.

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DÉPORTIVO

Le parterre tremble d’impatience pour accueillir Déportivo qui a soufflé ses 20 bougies d’existence. Les lumières chutent, l’intro claque, et les protagonistes débarquent sur scène comme des fauves lâchés. Première salve : « Reptile ». D’emblée, c’est l’explosion. La foule se compacte, poings levés, hurlant chaque mot. Sans répit, « Parmi Eux » et « La Brise » sont enchaînés. Le public tangue et chante en chœur, porté par l’énergie brute. Jérôme sourit, malicieux : celle-là, c’est ma préférée… – et balance « Roma », avant de plonger dans un « (L)Égo » tranchant, aiguisé par la guitare de Cédric Leroux. L’ambiance décolle encore avec « Ivres Et Débutants », puis la basse de Clément Fonio fait vibrer tout le sol sur « Intrépide ». « J’Aurais Dû T’En Parler », extrait du nouvel album, résonne. C’est ma préférée… dit Jérôme, encore une fois avec malice. Nous n’avons pas le temps de souffler, et les titres s’enchaînent : « Fiasco », « La Salade », « Révolution Benco ». Julien Bonnet martèle ses fûts comme un possédé sur « Sur Le Moment » et « Alloués ». Le public saute encore sur « Domino », « L’Immobilité », avant de rugir « Perdu ! ». Surprise : « À L’Avance » voit l’entrée d’Arnaud à la trompette. Aux claviers, Alexandre Maillard illumine « 1000 Moi-Même ». La transe continue avec « Les Bières Aujourd’hui S’Ouvrent Manuellement », puis le temps se fige sur « Suicide Sunday », planant et hypnotique. Le feu repart aussitôt : « Trainards », « Toutes Les Choses », « Wait A Little While ». Et pour l’apothéose : « Paratonnerre », repris d’une seule voix par un public en liesse. Vingt ans d’indépendance, d’énergie brute, de passion indomptée : Déportivo a prouvé ce soir qu’ils sont toujours là, plus intrépides que jamais.

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PUNCHES

Le public s’avance, prêt à partager la pop rock électrique de Punches. Dès les premières notes de « Good Bye », l’ambiance se charge d’énergie. Les guitares saturées, la batterie précise… tout est en place. Le refrain résonne et les fans chantent à l’unisson. Sans pause, le groupe enchaîne avec « That Song ». Le chanteur sourit et interpelle la foule : est-ce que t’es là ? Un rugissement traverse le parterre, preuve que personne n’est absent. Les musiciens s’amusent, complices, multipliant clins d’œil et improvisations. Vient alors le moment de présenter leur nouveau single : « Happy Place », disponible sur toutes les plateformes musicales. L’énergie est solaire, les refrains accrocheurs, le public découvre et s’approprie le titre. Une atmosphère euphorique s’installe, transformant la fosse en un seul chœur. Puis, le groupe enchaîne avec « Greenlight » et « Never Too Late ». Les riffs claquent, les sourires se mêlent. Chaque spectateur semble porté par la vague sonore. Nous sentons une connexion sincère entre Punches et son public avec des applaudissements nourris. Une jolie prestation !

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TREAKS

Sous des pluies diluviennes qui ont éclairci les rangs, Treaks prend d’assaut la scène. D’entrée, un bonsoir, est-ce que vous allez bien dans ce pays de fascistes ? lance l’uppercut. Le trio n’offre aucun répit avec son post-punk noise abrasif. « Queen » et « Against The Wall » déferlent comme une tempête, la pluie se mêlant aux guitares saturées. Malgré le sol détrempé, « Sleep Apart » et « Dirty » installent une rage contenue qui explose en déflagrations sonores. « Smiling » et « Anatomy Lesson » transpercent l’air humide, oscillant entre froideur et urgence. Le public trempé mais tenu en haleine accueille « Tiny Brain » comme un électrochoc. Avec « Obsession », le set atteint une intensité quasi hypnotique. « Ego » laisse derrière lui un champ de boue, des visages lessivés mais galvanisés. Treaks aura prouvé que même la pluie n’éteint pas le feu du noise punk.

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Photos : Fabrice A.

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