FESTIVAL MYTHOS 2024
avec LLOYD COLE & BERTRAND BELIN
Date : 7 avril 2024
Salle : Le Cabaret Botanique
Lieu : Bretagne, Rennes (35)
.
Par Mike S.
L’édition 2024 du Festival Mythos marie la chanson française de Bertrand Belin à la pop des années 80 de Lloyd Cole. Une affiche surprenante de prime abord. Mais une affiche qui permet de remplir le Magic Mirror du Thabor comme un œuf, au plus fort de la soirée !
Une soirée qui débute avec Lloyd Cole. Pour les fans de la première heure, du chanteur des Commotions, il y a de quoi surprendre un peu. Avec ses douze albums et quarante années de carrière, le chanteur britannique a bien plus souvent tenu la tête d’affiche. Bertrand Belin, en ouverture de son concert, fera d’ailleurs part de son émotion à monter sur scène après cette pointure du rock des 80’s.
Pour l’instant, en début de concert, ce sont les fans de Lloyd qui tiennent le devant de la scène et s’y agrippent. Les places y sont chères et le public très serré. La température est déjà très élevée à l’arrivée du chanteur. La scène est réduite à sa plus simple expression. Deux guitares sèches mais amplifiées, un pupitre pour y mettre la setlist et les paroles des chansons. A 63 ans, la mémoire commence peut-être à lui jouer des tours ! Lloyd arrive, quant à lui, tout habillé de blanc. Pantalon et chemise en coton. Baskets blanches, et même ses cheveux sont au diapason ! Jusqu’aux sangles des guitares, d’un blanc immaculé.
Le concert débute après quelques mots échangés par le chanteur sur son niveau en français qui ne dépasse pas la commande d’un verre de vin ou du menu. Et c’est avec un titre du tout premier album des Commotions, Are You Ready to Be Heartbroken ?, que le concert débute sous les applaudissements et les cris d’une salle qui a reconnu la chanson dès les premières notes. La version est totalement dépouillée, loin de sa version initiale, mais gardant la même émotion, qu’on lui connait. Des chansons extraites de ce premier opus de 1984 (Rattlesnakes), il y aura quelques autres durant la soirée. Le titre éponyme Rattlesnakes, arrive d’ailleurs très vite ensuite, avec le même enthousiasme du public et le même traitement pour la chanson, totalement épurée, voix, guitare. Loin de la version originale, mais aussi des derniers concerts que le chanteur avait réalisés avec ses deux musiciens et amis de longue date, en début d’années. Il y aura aussi beaucoup moins de chansons, faute de temps, assurant, comme je l’ai déjà dit, la première partie de la soirée.
Alors, le concert passe assez vite sur les nouvelles chansons extraites du dernier album On Pain, sorti en juin 2023 : On pain, The idiot et une ou deux autres. Le reste est un ensemble de madeleines de Proust, que le chanteur pioche principalement dans le début de sa discographie, des années 80 et début des années 90 (Undressed, que le chanteur traduit au public…). La setlist composée de 16 titres au total (contre une trentaine habituellement), est parsemée de standards, se terminant logiquement par Perfect Skin, juste avant un rappel, qui ne pourra être qu’une seule et unique chanson, le standard des standards, Forest Fire. Cela donnera une dernière fois l’occasion au public de participer à la fête, en reprenant le refrain. Surtout les « tu tu tut », qui rappellent tout de même les chœurs de la version originale, mais sans la belle ligne de claviers, et surtout sans le soleil, la plage et le sable chaud de la pub Philips de 1988, qui ventait son tout nouveau combo radio/cassette/cd. Tout cela parait soudain très très loin avec les podcast et les lecteurs mp3 intégrés à nos smartphone ! Mais que de souvenirs ! Merci 1000 fois M. Cole !
Après ce concert à l’épure inégalable, les techniciens s’apprêtent très vite sur la scène apportant sur roulettes, morceau par marceau, ce qui va devenir la scène de Bertrand Belin, accompagné de ses 5 musiciens, multi-instrumentistes, pour certains. L’approche musicale de Bertrand Belin semble déjà aux antipodes du concert précédent. Et cette impression va se poursuite à l’entrée du dandy breton, originaire d’Auray, dans le Morbihan. C’est avec le titre Carnaval, extrait de son dernier album Tambour Vision (2022 Cinq7), que le concert débute. Orchestration riche et chaleureuse, tout juste perturbée par quelques problèmes techniques, qui n’entament pas la bonne humeur de Bertrand et lui offre l’occasion d’un trait d’humour.
Ne connaissant pas du tout l’univers de Bertrand Belin (et étant venu surtout pour Lloyd Cole), je découvre, avec une certaine virginité, son univers musical. J’avais entendu parlé d’une proximité musicale avec Alain Bashung. Je ne l’a retrouve que dans sa nonchalance, sa force tranquille. Pour le reste, la musique de Bertrand Belin est assez atypique, difficile à classer. Mais le devrait-on ? Doit on essayer de la comprendre ? ou juste se laisser porter ? Je choisis la seconde et j’écoute défiler les premières chansons, que je crois reconnaitre, Lavé de tes doutes, Tambour. Le chanteur glisse quelques mots pour planter le contexte de certaines chansons.
Le concert continue ainsi, devant un public qui semble avoir encore augmenté depuis le début de la soirée. Difficile à se faufiler entre les centaines de personnes serrées comme des sardines, mais j’essaie tout de même pour prendre un peu de recul, et apprécier le show, dans son ensemble, observant les jeux du batteur et de la percussionniste.
Un peu étouffé par la chaleur et la marée humaine, je continue discrètement ma remontée vers l’entrée de l’immense chapiteau éphémère, en profitant pour lever les yeux sur la décoration du plafond, qui participe à la magie de la soirée, avec les couleurs rouge des toiles et le scintillement des boules à facettes. Le concert n’est pas encore tout à fait terminé, quand je franchis finalement la porte de sortie, la tête encore pleine de sons et d’images qui devraient rester gravés très longtemps dans ma mémoire.
La dernière fois que j’avais vu Lloyd Cole en concert, ce devait être il y a 20 ans, au New Morning, à Paris. J’y avais vu un crooner, un peu en perte de vitesse, à l’aube de ses 50 ans. Vingt années de plus se sont écoulées, et j’ai retrouvé le même Lloyd Cole, devenu une sorte d’icône d’une décennie mille fois vénérée. Et je dois bien avouer que j’ai préférée cette facette de la vie de M. Cole. Et j’espère bien le revoir avant que deux décennies ne repassent !
Quant à Bertrand Belin, je vais tâcher de m’imprégner de sa musique avant de retourner le voir en live… Dans tous les cas, le Festival Mythos a, une fois encore, été largement à la hauteur de sa réputation avec une si belle soirée, et une double programmation des plus inattendues. Vivement les prochaines soirées avec Dionysos ou encore Kas Product !
Merci aux musiciens, aux techniciens et aux organisateurs de cette belle soirée du Festival Mythos !
Bertrand Belin : FB / Site
Lloyd Cole : FB / Site
FESTIVAL MYTHOS 2024
avec LLOYD COLE & BERTRAND BELIN
Date : 7 avril 2024
Salle : Le Cabaret Botanique
Lieu : Bretagne, Rennes (35)
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Par Mike S.
L’édition 2024 du Festival Mythos marie la chanson française de Bertrand Belin à la pop des années 80 de Lloyd Cole. Une affiche surprenante de prime abord. Mais une affiche qui permet de remplir le Magic Mirror du Thabor comme un œuf, au plus fort de la soirée !
Une soirée qui débute avec Lloyd Cole. Pour les fans de la première heure, du chanteur des Commotions, il y a de quoi surprendre un peu. Avec ses douze albums et quarante années de carrière, le chanteur britannique a bien plus souvent tenu la tête d’affiche. Bertrand Belin, en ouverture de son concert, fera d’ailleurs part de son émotion à monter sur scène après cette pointure du rock des 80’s.
Pour l’instant, en début de concert, ce sont les fans de Lloyd qui tiennent le devant de la scène et s’y agrippent. Les places y sont chères et le public très serré. La température est déjà très élevée à l’arrivée du chanteur. La scène est réduite à sa plus simple expression. Deux guitares sèches mais amplifiées, un pupitre pour y mettre la setlist et les paroles des chansons. A 63 ans, la mémoire commence peut-être à lui jouer des tours ! Lloyd arrive, quant à lui, tout habillé de blanc. Pantalon et chemise en coton. Baskets blanches, et même ses cheveux sont au diapason ! Jusqu’aux sangles des guitares, d’un blanc immaculé.
Le concert débute après quelques mots échangés par le chanteur sur son niveau en français qui ne dépasse pas la commande d’un verre de vin ou du menu. Et c’est avec un titre du tout premier album des Commotions, Are You Ready to Be Heartbroken ?, que le concert débute sous les applaudissements et les cris d’une salle qui a reconnu la chanson dès les premières notes. La version est totalement dépouillée, loin de sa version initiale, mais gardant la même émotion, qu’on lui connait. Des chansons extraites de ce premier opus de 1984 (Rattlesnakes), il y aura quelques autres durant la soirée. Le titre éponyme Rattlesnakes, arrive d’ailleurs très vite ensuite, avec le même enthousiasme du public et le même traitement pour la chanson, totalement épurée, voix, guitare. Loin de la version originale, mais aussi des derniers concerts que le chanteur avait réalisés avec ses deux musiciens et amis de longue date, en début d’années. Il y aura aussi beaucoup moins de chansons, faute de temps, assurant, comme je l’ai déjà dit, la première partie de la soirée.
Alors, le concert passe assez vite sur les nouvelles chansons extraites du dernier album On Pain, sorti en juin 2023 : On pain, The idiot et une ou deux autres. Le reste est un ensemble de madeleines de Proust, que le chanteur pioche principalement dans le début de sa discographie, des années 80 et début des années 90 (Undressed, que le chanteur traduit au public…). La setlist composée de 16 titres au total (contre une trentaine habituellement), est parsemée de standards, se terminant logiquement par Perfect Skin, juste avant un rappel, qui ne pourra être qu’une seule et unique chanson, le standard des standards, Forest Fire. Cela donnera une dernière fois l’occasion au public de participer à la fête, en reprenant le refrain. Surtout les « tu tu tut », qui rappellent tout de même les chœurs de la version originale, mais sans la belle ligne de claviers, et surtout sans le soleil, la plage et le sable chaud de la pub Philips de 1988, qui ventait son tout nouveau combo radio/cassette/cd. Tout cela parait soudain très très loin avec les podcast et les lecteurs mp3 intégrés à nos smartphone ! Mais que de souvenirs ! Merci 1000 fois M. Cole !
Après ce concert à l’épure inégalable, les techniciens s’apprêtent très vite sur la scène apportant sur roulettes, morceau par marceau, ce qui va devenir la scène de Bertrand Belin, accompagné de ses 5 musiciens, multi-instrumentistes, pour certains. L’approche musicale de Bertrand Belin semble déjà aux antipodes du concert précédent. Et cette impression va se poursuite à l’entrée du dandy breton, originaire d’Auray, dans le Morbihan. C’est avec le titre Carnaval, extrait de son dernier album Tambour Vision (2022 Cinq7), que le concert débute. Orchestration riche et chaleureuse, tout juste perturbée par quelques problèmes techniques, qui n’entament pas la bonne humeur de Bertrand et lui offre l’occasion d’un trait d’humour.
Ne connaissant pas du tout l’univers de Bertrand Belin (et étant venu surtout pour Lloyd Cole), je découvre, avec une certaine virginité, son univers musical. J’avais entendu parlé d’une proximité musicale avec Alain Bashung. Je ne l’a retrouve que dans sa nonchalance, sa force tranquille. Pour le reste, la musique de Bertrand Belin est assez atypique, difficile à classer. Mais le devrait-on ? Doit on essayer de la comprendre ? ou juste se laisser porter ? Je choisis la seconde et j’écoute défiler les premières chansons, que je crois reconnaitre, Lavé de tes doutes, Tambour. Le chanteur glisse quelques mots pour planter le contexte de certaines chansons.
Le concert continue ainsi, devant un public qui semble avoir encore augmenté depuis le début de la soirée. Difficile à se faufiler entre les centaines de personnes serrées comme des sardines, mais j’essaie tout de même pour prendre un peu de recul, et apprécier le show, dans son ensemble, observant les jeux du batteur et de la percussionniste.
Un peu étouffé par la chaleur et la marée humaine, je continue discrètement ma remontée vers l’entrée de l’immense chapiteau éphémère, en profitant pour lever les yeux sur la décoration du plafond, qui participe à la magie de la soirée, avec les couleurs rouge des toiles et le scintillement des boules à facettes. Le concert n’est pas encore tout à fait terminé, quand je franchis finalement la porte de sortie, la tête encore pleine de sons et d’images qui devraient rester gravés très longtemps dans ma mémoire.
La dernière fois que j’avais vu Lloyd Cole en concert, ce devait être il y a 20 ans, au New Morning, à Paris. J’y avais vu un crooner, un peu en perte de vitesse, à l’aube de ses 50 ans. Vingt années de plus se sont écoulées, et j’ai retrouvé le même Lloyd Cole, devenu une sorte d’icône d’une décennie mille fois vénérée. Et je dois bien avouer que j’ai préférée cette facette de la vie de M. Cole. Et j’espère bien le revoir avant que deux décennies ne repassent !
Quant à Bertrand Belin, je vais tâcher de m’imprégner de sa musique avant de retourner le voir en live… Dans tous les cas, le Festival Mythos a, une fois encore, été largement à la hauteur de sa réputation avec une si belle soirée, et une double programmation des plus inattendues. Vivement les prochaines soirées avec Dionysos ou encore Kas Product !
Merci aux musiciens, aux techniciens et aux organisateurs de cette belle soirée du Festival Mythos !
Bertrand Belin : FB / Site
Lloyd Cole : FB / Site