Date : 6 décembre 2022 Style : Rock Lieu :Le Petit Bain, Paris (75)
Notre avis :
On ne compte plus les albums de Michel Cloup au travers de ses nombreux projets. De Peter Parker Expérience à Michel Cloup Duo, en passant par, évidemment, Diabologum. Pour ce nouvel long format, l’isolement forcé par la crise sanitaire a poussé le chanteur, pour la première fois, à travailler quasiment en solo avec « Backflip au dessus du Chaos ». En live, par contre, ce soir, il reprend le format trio.
Avant de retrouver le dit trio, nous avons assisté au set du groupe strasbourgeois, Sinaïve. Il s’agit d’un quatuor, deux guitares, basse, clavier/batterie. Le groupe a quelques EP (et un ou deux albums) à son actif et déjà de bonnes critiques dans la presse. Il joue un Rock électrique, influencé par le son noïsy des années 90 (Moose, Boo Radleys…) mais ils chantent en français et opèrent parfois des changements de styles, dans des registres plus Pop, voire même parfois Surf Rock, rapprochant alors le groupe de formations françaises plus récentes comme La Femme ou The Liminanas, avec des titres sombres (Space Ronsard) ou terriblement psyché comme Trash Mental, au refrain gentiment provocateur, sur cette péniche parisienne : « Dieu merci, je ne viens pas de Paris ». Avec leurs airs juvéniles et fragiles, on n’imagine à peine la belle maturité qui se dégage déjà de leurs disques. En fin de set, la chanteuse qui assure déjà les parties de claviers, nous fait une belle démonstration de sa dextérité sur la mini-batterie placée à sa gauche, renforçant l’esprit noisy de la soirée, parfaitement raccord avec la musique de Michel Cloup, toutes périodes confondues. On aurait même pu encore imaginer le groupe jouer leur reprise épurée de 365 jours ouvrables… Mais non, nul besoin d’en rajouter. La filiation est déjà évidente ainsi.
Après 40 minutes de Sinaïve, on retrouve alors Julien Rufié, à la batterie, et Manon Labry, à la guitare (et aux claviers le temps d’un titre en rappel). Quant à Michel, il s’accompagne d’une vieille Fender (je crois), dont le vernis a disparu aux angles. Même la marque semble avoir disparu du manche. Sur le pied de micro, un petit boitier qu’il règle en début de concert, donnant à sa voix beaucoup d’échos. Un ordinateur à coté de lui pour laprogrammation et la projection des images en fond de scène. Tout a été installé par les trois musiciens. Toujours pas de roadies à l’horizon pour le trio.
Pour ouvrir le concert, le chanteur choisit tout simplement le premier titre du nouvel album, En attendant demain. Titre évident pour entrer dans le concert par son intro percutante et sa référence au chemin parcouru (et à cette petite phrase) : « Quand j’ai ouvert les yeux » c’est encore plus lointain ! De quoi raviver les passions des fans de la première heure, et de l’album #3 en particulier. Un titre qui nous fait espérer un final en forme de madeleine de Proust ?
Mais avant cela, il y a bien d’autres titres, tous extraits du nouveau disque : Introspection, Brûle, Résurrection… Seule La Classe ouvriere vient se glisser entre deux titres, sans pour autant dénoter avec le propos général du dernier album, qui se ponctue avec une version de L’Internationale, et dont il dira ce soir, à juste titre, qu’ils vont faire une « reprise des années 70 » (1870…). Une façon de dire, sans le dire, que rien n’a vraiment changé en 150 ans de lutte des classes.
Le trio passe ainsi en revue l’intégralité de l’album, les dix chansons. « On est venu pour la release party de l’album ». Normal de le découvrir ainsi dans sa totalité. Pour autant, sur les coups de 22H30, il nous propose une petit bon dans le passé, au tout début du 21e siècle, à l’Epoque d’Expérience, avec un titre, Deux, extrait de l’album « Aujourd’hui, maintenant ». Un des tout meilleurs de Michel, arrivé juste après #3. Il invite pour (re)faire le duo, Laurence Murellini qui était restée discrète, au milieu de la foule jusqu’alors. Ce titre agit comme un révélateur sur le public. Il nous replonge dans une autre époque, ni pire ni meilleure, mais au moins, avec de la bonne musique ;).
Expliquant qu’il ne va pas jouer à sortir de scène pour se faire applaudir et être rappeler (« On a passé l’âge de ces conneries »), il reprend sa guitare en bandoulière, et rejoue encore trois titres, dont (on l’attendait ! Enfin je crois ! En tout cas, moi, c’est certain !) cette fameuse « reprise », cette fois de Diabologum évidemment. ET le titre qu’il baptise de « visionnaire pour certains » : De la neige en été ! La version est plus brut, plus épurée aussi, plus lente même, me semble-t-il. En tout cas, l’effet était prévisible, le public est conquis. Il en aimerait très certainement quelques autres, mais ce n’est pas trop l’habitude de Michel Cloup, que de regarder en arrière, préférant aller toujours de l’avant, avec de nouveaux projets, de nouveaux musiciens, de nouveaux défis à relever.
.
Le concert se termine sur les coups de 23h. La grosse centaine de fans s’éloignent doucement de la scène, les uns allant chercher un souvenir du concert au stand Merch’ de Michel Cloup, mais aussi de Sinaïve, venue exprès pour supporter le groupe dans sa Release Party ; les autres se dirigeant vers la sortie, pour rejoindre les quais de Seine, dans un froid hivernal. Mais avec de très belles images dans la tête pour retourner à la maison. Merci au Petit Bain d’exister et de permettre à ces musiques alternatives de s’exprimer encore.
MICHEL CLOUP + SINAÏVE
en concert
Date : 6 décembre 2022
Style : Rock
Lieu : Le Petit Bain, Paris (75)
Notre avis :
On ne compte plus les albums de Michel Cloup au travers de ses nombreux projets. De Peter Parker Expérience à Michel Cloup Duo, en passant par, évidemment, Diabologum. Pour ce nouvel long format, l’isolement forcé par la crise sanitaire a poussé le chanteur, pour la première fois, à travailler quasiment en solo avec « Backflip au dessus du Chaos ». En live, par contre, ce soir, il reprend le format trio.
Avant de retrouver le dit trio, nous avons assisté au set du groupe strasbourgeois, Sinaïve. Il s’agit d’un quatuor, deux guitares, basse, clavier/batterie. Le groupe a quelques EP (et un ou deux albums) à son actif et déjà de bonnes critiques dans la presse. Il joue un Rock électrique, influencé par le son noïsy des années 90 (Moose, Boo Radleys…) mais ils chantent en français et opèrent parfois des changements de styles, dans des registres plus Pop, voire même parfois Surf Rock, rapprochant alors le groupe de formations françaises plus récentes comme La Femme ou The Liminanas, avec des titres sombres (Space Ronsard) ou terriblement psyché comme Trash Mental, au refrain gentiment provocateur, sur cette péniche parisienne : « Dieu merci, je ne viens pas de Paris ». Avec leurs airs juvéniles et fragiles, on n’imagine à peine la belle maturité qui se dégage déjà de leurs disques. En fin de set, la chanteuse qui assure déjà les parties de claviers, nous fait une belle démonstration de sa dextérité sur la mini-batterie placée à sa gauche, renforçant l’esprit noisy de la soirée, parfaitement raccord avec la musique de Michel Cloup, toutes périodes confondues. On aurait même pu encore imaginer le groupe jouer leur reprise épurée de 365 jours ouvrables… Mais non, nul besoin d’en rajouter. La filiation est déjà évidente ainsi.
Après 40 minutes de Sinaïve, on retrouve alors Julien Rufié, à la batterie, et Manon Labry, à la guitare (et aux claviers le temps d’un titre en rappel). Quant à Michel, il s’accompagne d’une vieille Fender (je crois), dont le vernis a disparu aux angles. Même la marque semble avoir disparu du manche. Sur le pied de micro, un petit boitier qu’il règle en début de concert, donnant à sa voix beaucoup d’échos. Un ordinateur à coté de lui pour laprogrammation et la projection des images en fond de scène. Tout a été installé par les trois musiciens. Toujours pas de roadies à l’horizon pour le trio.
Pour ouvrir le concert, le chanteur choisit tout simplement le premier titre du nouvel album, En attendant demain. Titre évident pour entrer dans le concert par son intro percutante et sa référence au chemin parcouru (et à cette petite phrase) : « Quand j’ai ouvert les yeux » c’est encore plus lointain ! De quoi raviver les passions des fans de la première heure, et de l’album #3 en particulier. Un titre qui nous fait espérer un final en forme de madeleine de Proust ?
Mais avant cela, il y a bien d’autres titres, tous extraits du nouveau disque : Introspection, Brûle, Résurrection… Seule La Classe ouvriere vient se glisser entre deux titres, sans pour autant dénoter avec le propos général du dernier album, qui se ponctue avec une version de L’Internationale, et dont il dira ce soir, à juste titre, qu’ils vont faire une « reprise des années 70 » (1870…). Une façon de dire, sans le dire, que rien n’a vraiment changé en 150 ans de lutte des classes.
Le trio passe ainsi en revue l’intégralité de l’album, les dix chansons. « On est venu pour la release party de l’album ». Normal de le découvrir ainsi dans sa totalité. Pour autant, sur les coups de 22H30, il nous propose une petit bon dans le passé, au tout début du 21e siècle, à l’Epoque d’Expérience, avec un titre, Deux, extrait de l’album « Aujourd’hui, maintenant ». Un des tout meilleurs de Michel, arrivé juste après #3. Il invite pour (re)faire le duo, Laurence Murellini qui était restée discrète, au milieu de la foule jusqu’alors. Ce titre agit comme un révélateur sur le public. Il nous replonge dans une autre époque, ni pire ni meilleure, mais au moins, avec de la bonne musique ;).
Expliquant qu’il ne va pas jouer à sortir de scène pour se faire applaudir et être rappeler (« On a passé l’âge de ces conneries »), il reprend sa guitare en bandoulière, et rejoue encore trois titres, dont (on l’attendait ! Enfin je crois ! En tout cas, moi, c’est certain !) cette fameuse « reprise », cette fois de Diabologum évidemment. ET le titre qu’il baptise de « visionnaire pour certains » : De la neige en été ! La version est plus brut, plus épurée aussi, plus lente même, me semble-t-il. En tout cas, l’effet était prévisible, le public est conquis. Il en aimerait très certainement quelques autres, mais ce n’est pas trop l’habitude de Michel Cloup, que de regarder en arrière, préférant aller toujours de l’avant, avec de nouveaux projets, de nouveaux musiciens, de nouveaux défis à relever.
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Le concert se termine sur les coups de 23h. La grosse centaine de fans s’éloignent doucement de la scène, les uns allant chercher un souvenir du concert au stand Merch’ de Michel Cloup, mais aussi de Sinaïve, venue exprès pour supporter le groupe dans sa Release Party ; les autres se dirigeant vers la sortie, pour rejoindre les quais de Seine, dans un froid hivernal. Mais avec de très belles images dans la tête pour retourner à la maison. Merci au Petit Bain d’exister et de permettre à ces musiques alternatives de s’exprimer encore.
Par Mike S.
Michel Cloup : Site officiel / Facebook
A lire : la chronique de Backflip au dessus du chaos.
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