2022 – 10 titres – 43’12 Label : Ici d’ailleurs / L’Autre Distribution Style : Rock, Slam Rock Origine : France, Occitanie, Toulouse (31) Date de sortie de l’album : 18 novembre 2022
Notre avis :
Par Mike S.
Deux ans après nous avoir fait découvrir le terrible roman-témoignage de Joseph Ponthus, « A la ligne : Feuillets d’usine » dans une version trio, Michel Cloup retrouve sa liberté. Une volonté de se retrouver « seul maître à bord » pour retrouver cette envie d’écrire et d’enregistrer, malgré les décennies qui se sont écoulées.
Cette recherche de soi se traduit dans ce nouvel album, qui débute sur un état des lieux, un regard furtif dans le rétroviseur, le temps de En attendant demain. Regarder en arrière pour mieux repartir de l’avant. On y croise cette petite phrase glissée : « Quand j’ai ouvert les yeux ». Les fans répondant immédiatement : « Le monde avait changé ». Et 30 ans plus tard, bien qu’on ait tous essayé d’ouvrir les yeux, le monde a irrémédiablement changé. Malgré les lanceurs d’alerte, malgré les cris d’une planète à l’agonie. On comprend alors parfaitement le titre du disque : Backflip au-dessus du chaos !
Malgré cela, l’artiste ne s’est pas pour autant lancé dans un album revival du genre : c’était mieux avant. Il ne nous a pas non plus proposé une relecture de ses meilleurs moments en version acoustique ou symphonique (même si l’idée lui est passée par la tête… non je blague). Au contraire, il a choisi de changer ses habitudes, d’explorer un travail d’impros et d’aller à l’instinct.
On comprend alors mieux les titres et leur construction dans leur aspect brut, presque primitif. Cela commence par une batterie percutante et une voix vociférant pêle-mêle des souvenirs, les nôtres, les siens, pour aboutir à un bilan et trouver un fil conducteur à cette vie déjà bien remplie… « en attendant demain pour recommencer ». Parce qu’il faut un single pour faire la promo, il y a Mon ambulance, un collage de mots et d’idées, dans un Rock psychédélique aux sonorités synthétiques 80’s qu’on imagine empruntés à de vieux jeux Atari. Et puis il y a Introspection, nouveau collage de mots autour de notre vie virtuelle. Toujours dans une urgence sonore, aux influences quasi math rock. Moins rapide, mais toujours aussi déstructuré, il y a Brûle brûle brûle, une musique binaire qui agit comme de gros stroboscopes, et qui mettent notre cerveau en feu, dans un état quasi épileptique. Lâcher prise arrive là comme le climax de l’album, dans un long monologue d’impro et de réflexions à haute voix, accompagné d’un beat et d’une guitare démente. Après cela, on passe de l’autre côté, dans une ambiance presque familière, qui aura bien pu prendre racine à l’époque d’Expérience, ou peut-être même de Diabologum. Sans jamais avoir voulu revenir en arrière, il y aura cette Résurrection malgré lui.
« C’est ce puzzle de débris hétéroclites
de mots et de sons qui squattent mon cerveau
et que j’ai cette fois-ci, laissé volontairement en désordre »
Ce puzzle de mots et de sons, on en retrouve toutes les pièces, tout au long des 10 compos de cet album tellement riche et ambitieux. A l’instar de ce second titre à tiroirs, Vieillir, longue introspection qui finit sur un constat simple : vieillir, c’est juste vivre (comme tant d’autres avant, après). Et pour finir, il y a deux titres influencés par les combats politiques, le dépressif Ciao Bye Bye et surtout L’international 2022. Tout est dans le titre. Comme un petit signe d’espoir ou un hymne à la rébellion collective.
Michel Cloup voulait avec Backflip au-dessus du chaos retrouver un peu de liberté. Il a retrouvé aussi un peu de son identité, de son ADN.
Michel Cloup – Backflip au-dessus du chaos
2022 – 10 titres – 43’12
Label : Ici d’ailleurs / L’Autre Distribution
Style : Rock, Slam Rock
Origine : France, Occitanie, Toulouse (31)
Date de sortie de l’album : 18 novembre 2022
Notre avis :
Par Mike S.
Deux ans après nous avoir fait découvrir le terrible roman-témoignage de Joseph Ponthus, « A la ligne : Feuillets d’usine » dans une version trio, Michel Cloup retrouve sa liberté. Une volonté de se retrouver « seul maître à bord » pour retrouver cette envie d’écrire et d’enregistrer, malgré les décennies qui se sont écoulées.
Cette recherche de soi se traduit dans ce nouvel album, qui débute sur un état des lieux, un regard furtif dans le rétroviseur, le temps de En attendant demain. Regarder en arrière pour mieux repartir de l’avant. On y croise cette petite phrase glissée : « Quand j’ai ouvert les yeux ». Les fans répondant immédiatement : « Le monde avait changé ». Et 30 ans plus tard, bien qu’on ait tous essayé d’ouvrir les yeux, le monde a irrémédiablement changé. Malgré les lanceurs d’alerte, malgré les cris d’une planète à l’agonie. On comprend alors parfaitement le titre du disque : Backflip au-dessus du chaos !
Malgré cela, l’artiste ne s’est pas pour autant lancé dans un album revival du genre : c’était mieux avant. Il ne nous a pas non plus proposé une relecture de ses meilleurs moments en version acoustique ou symphonique (même si l’idée lui est passée par la tête… non je blague). Au contraire, il a choisi de changer ses habitudes, d’explorer un travail d’impros et d’aller à l’instinct.
On comprend alors mieux les titres et leur construction dans leur aspect brut, presque primitif. Cela commence par une batterie percutante et une voix vociférant pêle-mêle des souvenirs, les nôtres, les siens, pour aboutir à un bilan et trouver un fil conducteur à cette vie déjà bien remplie… « en attendant demain pour recommencer ». Parce qu’il faut un single pour faire la promo, il y a Mon ambulance, un collage de mots et d’idées, dans un Rock psychédélique aux sonorités synthétiques 80’s qu’on imagine empruntés à de vieux jeux Atari. Et puis il y a Introspection, nouveau collage de mots autour de notre vie virtuelle. Toujours dans une urgence sonore, aux influences quasi math rock. Moins rapide, mais toujours aussi déstructuré, il y a Brûle brûle brûle, une musique binaire qui agit comme de gros stroboscopes, et qui mettent notre cerveau en feu, dans un état quasi épileptique. Lâcher prise arrive là comme le climax de l’album, dans un long monologue d’impro et de réflexions à haute voix, accompagné d’un beat et d’une guitare démente. Après cela, on passe de l’autre côté, dans une ambiance presque familière, qui aura bien pu prendre racine à l’époque d’Expérience, ou peut-être même de Diabologum. Sans jamais avoir voulu revenir en arrière, il y aura cette Résurrection malgré lui.
« C’est ce puzzle de débris hétéroclites
de mots et de sons qui squattent mon cerveau
et que j’ai cette fois-ci, laissé volontairement en désordre »
Ce puzzle de mots et de sons, on en retrouve toutes les pièces, tout au long des 10 compos de cet album tellement riche et ambitieux. A l’instar de ce second titre à tiroirs, Vieillir, longue introspection qui finit sur un constat simple : vieillir, c’est juste vivre (comme tant d’autres avant, après). Et pour finir, il y a deux titres influencés par les combats politiques, le dépressif Ciao Bye Bye et surtout L’international 2022. Tout est dans le titre. Comme un petit signe d’espoir ou un hymne à la rébellion collective.
Michel Cloup voulait avec Backflip au-dessus du chaos retrouver un peu de liberté. Il a retrouvé aussi un peu de son identité, de son ADN.
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Line-up :
Michel Cloup : chanteur, guitariste, manipulateur de sons.
Tracklist :