NJP 19 vignetteLa Pépinière

Catherine Ringer + Lou Doillon
+ Dégage

Le 15 Octobre 2019 – Nancy (54)

Notre avis :


Le très attendu concert de Catherine Ringer affichait complet. Sous un chapiteau noir de monde, l’artiste a repris les plus grands classiques des Rita Mitsouko, accompagnée de ses musiciens, et notamment de son fils, Raoul Chichin. La première partie de soirée était assurée par Lou Doillon et Dégage.

DÉGAGE

C’est avec Dégage que nous débutons cette très belle soirée. La formation originaire de Reims nous propose de la pop, influencée par le rock progressif et psychédélique des années 60-70. Les protagonistes prennent possession de la scène et lancent les festivités avec « Minimum ». « Javel », dont le clip est sur Youtube, est ensuite enchaîné. Le groupe adresse ses premiers mots au public. Ça va Nancy ?!! « Festival » est annoncé, amenant des applaudissements nourris. Merci !!! Le groupe fait part de son émotion. C’est la première fois que nous jouons devant un public aussi nombreux… Un moment de douceur nous est proposé avec « Je Glisse » et « Posex ». Le show se poursuit avec « Victoire ». Merci !!! Nous sommes Dégage ! Merci le festival Nancy Jazz Pulsations ! On vous souhaite une bonne soirée !!! « La Rive » nous amène alors à la fin du set, et c’est avec « Réveille Toi » que le tour de chant se termine. Bonsoir Nancy !!! C’était Dégage !!!

Dégage - NJP 2019

Dégage :

Erwan Choquenet.
Maxime Boubay.
Matteo Caburet.
Léo Scherr.

Dégage : Facebook / Instagram / Youtube

Les photos de la soirée : ici.

LOU DOILLON

Avec un troisième album à son actif (« Soliloquy »), Lou Doillon nous offre des chansons tumultueuses et affirmées, aux sonorités post-punk. Alternance de styles pour cet opus qui porte également à la confidence et vers une douceur mélancolique. Sur scène, c’est une artiste indolente que l’on découvre, audacieuse et métamorphosée. Le chapiteau de La Pépinière est désormais bien rempli. La salle est plongée dans l’obscurité, et la formation apparaît sur scène. C’est avec « Burn » que le set est lancé. Lou Doillon salue le public, avant d’enchaîner avec « Last Time » et « Too Much ». Pour tous les too much, this is your song… La chanteuse se dote alors d’une guitare pour « Good Man ». Dans des faisceaux de lumière bleue, « So Still » nous est ensuite proposé, amenant des applaudissements nourris. Merci ! Merci beaucoup ! « Devil Or Angel » et « Brother » sont enchaînés, avant de poursuivre avec « Where You Start ». La prochaine chanson s’appelle « Soliloquy » ! Lou Doillon nous fait part de son plaisir et de sa fierté de partager la scène avec Catherine Ringer, et le show se poursuit avec « ICU » et « All These Nights ». « Lay Low » nous amène petit à petit à la fin du set qui se termine avec « Place ». Merci beaucoup ! Le groupe salue la foule et quitte la scène.

Lou Doillon - NJP 2019

Le concert vu par Vincent W. :

La demoiselle lance son set l’air de rien, entre Dégage et Catherine Ringer. On est de suite dans l’ambiance, rock groovy, teinté de psychédélisme. Sa voix marque tout de suite, chaude, rauque, cassée. Bref, un délice. Son 3ème morceau « Too Much » est dédié « à ceux qui sont too much, qui pleurent too much, qui s’habillent too much… ». Je me dis que je vais sans doute assister à quelque chose d’entier, de brut, de vrai… Je ne serai pas déçu. Après la mise en bouche, on attaque le gros son lourd, guitares saturées, basse lourde et batterie saccadée. Une vraie surprise, quand on n’a jamais vu la demoiselle en live, qui se paie le luxe de tenir le devant de la scène, presque sans y toucher. Non seulement, elle bouge bien et occupe la scène, mais elle prend également sa guitare pour accompagner le groupe, tourne aux claviers et fait crier le public. What else ? Pas facile de se faire une place dans une famille d’artistes, mais force est de reconnaître que la grande Lou a la sienne et ne l’a pas volée. Elle s’éclate avec son faux air de Marianne Faithfull, suivie par un groupe raccord dans l’énergie et l’attitude. Aucune fausse note non plus de ce côté-là. De vrais bons morceaux, interprétés (in english, of course) par une vraie belle artiste souriante, qui s’éclate et partage avec nous. Une petite pause pour nous dire qu’elle a envie de nous voir, éclaire la salle et partage un moment avec nous. « Un jour, raconte-t-elle, petite devant la télé, je tombe sur une femme et je me dis : je veux être comme elle. Cette femme, c’est Catherine Ringer, et elle est là, ça va être génial ». Evidemment, on applaudit et on la suit pour la fin du set. Que les morceaux soient rock ou psyché (ou les deux), c’est sans fausse note et très bien emmené, tant par la frontwoman, que par le groupe. Les morceaux plus doux n’ont pas manqué non plus, justement interprétés, intenses et sans mièvrerie. Comme on aime. Pour moi, autant une surprise qu’une découverte, un excellent moment auquel je ne m’attendais pas. Un show génial largement salué par la foule qui ne s’y trompe jamais quand on a affaire à un(e) artiste authentique et qui partage. En un mot comme en cent, allez-y, laissez-vous porter, laissez-vous surprendre, et savourez. Comme elle le dit elle-même avant de sortir de scène : « prenez soin de vous et prenez du plaisir ». Délicieuse !

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Les photos de la soirée : ici.

CATHERINE RINGER

Les Rita Mitsouko formaient le duo le plus singulier du rock français. Le groupe fondé en 1979 par Catherine Ringer et Fred Chichin exhalait un parfum de renouveau en mélangeant humour, gravité, folie et dérision. Ouverts à toutes les influences musicales, ils ont su traverser les années avec une grande aisance. « Marcia Baïla », son hymne latino-rock, a donné à ce duo son titre de noblesse auprès du grand public. Chanteuse et performeuse exubérante à la voix rauque, Catherine Ringer est par sa créativité, sa liberté d’esprit et son originalité, une égérie de la scène française. Véritable icône, elle occupe une place particulière dans le paysage musical où elle fait rejaillir la musique hautement tonique et éminemment bariolée du groupe. La preuve encore ce soir ! Catherine Ringer se fait quelque peu attendre, et la salle finit par être plongée dans l’obscurité. Les musiciens débarquent sur scène, et l’artiste arrive à son tour. C’est avec « La Fille Venue Du Froid » que le set est lancé. On comprend mieux pourquoi la chanteuse est revêtue d’un gilet, d’un bonnet, de gants et de lunettes de soleil… L’enchaînement est fait avec « Les Histoires d’A ». Bonsoir ! On est très heureux de venir vous interpréter une série de chansons de Fred Chichin ! « Someone To Love » est envoyé, suivi de « Marcia Baïla ». Le public reprend en choeur. Le show se poursuit avec « Y’A D’La Haine » et « Stupid Anyway/Jalousie ». Catherine Ringer sonde la salle. Ça va vous là-bas ?!! La diva danse et tient parfaitement la scène. Théâtrale et habitée. Nous continuons avec « Vol De Nuit » et « Ding Dang Dong ». Catherine Ringer dénoue ses cheveux et fait alors tournoyer sa longue chevelure. Les titres s’enchaînent : « Hip Kit », « Les Amants » et « Tongue Dance ». Difficile de ne pas avoir envie de danser sur ces succès devenus des classiques, comme « Le Petit Train ». « La Sorcière Et L’Inquisiteur » et « Mandolino City » nous amènent au fameux « Andy ». C’est avec « Même Si » et « C’est Comme Ça » que le set se termine. Une belle prestation, saluant la mémoire de Fred Chichin !

Catherine Ringer - NJP 2019

Le concert vu par Vincent W. :

J’avoue, j’avoue… Avant que le set de Catherine Ringer ne débute, je ne savais pas ce que je pourrai en dire. Bien sûr, je connais les Rita, bien sûr j’ai suivi leur carrière (de loin), mais je n’ai jamais vraiment accroché, ni assisté à un live de leur prestation. Récit d’une révélation. La dame m’a mis les idées en place d’une leçon de rock et de punk en 3 minutes, montre en main. Ça s’appelle une claque. J’ai d’abord appris qu’il n’y avait pas besoin de la gestuelle de Mick Jagger, ni de l’attitude de Johnny Rotten pour être rock’n roll. Rock’n roll, on l’est ou on ne l’est pas. Catherine l’est. Définitivement. « On est là pour vous jouer des morceaux de Fred Chichin ». La fosse acclame, et c’est parti pour le dur du set. Marcia Baïla est lancé pour une foule qui danse, qui chante. Le reine Catherine nous tend le micro, le temps d’un refrain mythique repris par toute une foule, et, bien évidemment, tout ça se termine en ovation, comme il se doit. Une voix et une gestuelle au top, un public conquis d’avance, jeunes et moins jeunes, on s’y retrouve tous. C’est emmené et endiablé d’un bout à l’autre, sans temps mort, non monsieur, avec un groupe raccord à l’artiste, dans le look, l’attitude et l’énergie. Et la question que je me pose : « mais qu’est-ce que ça pouvait bien être il y a 30 ans ??? ». Le parterre est à ses pieds, littéralement. Et ce sont encore les fans qui en parlent le mieux. Autour de moi j’entends : « c’est basique, mais c’est efficace », « elle assure », « je dis Madame », « ça c’est de la musique »… J’en passe et des meilleures. On sent la maîtrise d’années d’expérience, avec une gnaque pas possible. Catherine tient la scène, secondée par un groupe au top (avec une mention spéciale à la basse en ce qui me concerne). Je prends une grosse leçon ce soir. Merci Mme Ringer ! Impeccable dans la voix et l’attitude, sexy en diable, et encore une énergie de dingue !!! Une merveille !

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Les photos de la soirée : ici.

Photos : Dimitri D.