Fandor – J’ai patienté toute ma vie

2018 –  10 titres – 40’41
Label : Z and Zoé Records
Style : Rock, Folk, Americana, Shoegaze, Brit Pop
Origine : France, Nouvelle Aquitaine, Bordeaux (33)
Date de sortie de l’album :
 15 septembre 2018

Notre avis :


Par Mike S.

Dix ans se sont écoulés depuis que nous avions découvert « L’Enfance de l’Art », le premier album solo de Fandor, échappé de Lemon Curd. Entre temps, un autre album en 2011 (que nous avions manqué ici) et puis un petit 2 titres, au format vintage du 45 tours, en 2015, avait entretenu le suspens et l’impatience. Et voici, en cette fin d’année 2018 que Fandor nous fait un petit signe, un poke, dirait mon fils…

et sort de son silence pour un nouvel album qui valait bien cette attente digne d’un jour de grève sur un quai de province. Attention, avertissement de l’auteur : « L’album le plus organique de FANDOR, une rencontre entre pop, shoegaze et folk. » « Influences : Pixies, The Jesus and Mary Chain, Elliott Smith, The Cure, Dominique A, Cocteau Twins… »

Quoi de plus alléchant qu’une telle description pour nous pousser à explorer ces 10 nouvelles pistes aux promesses de campagne électorale ? Mais alors, second avertissement, les chansons sont pour la plupart en français. S’il y a bien la petite balade entêtante Such a big wave avec ses guitares qui claquent en electro acoustique et ses claviers vintage, les autres titres riment effectivement à l’unisson dans la langue des Statics ou de Silvain Vanot. A l’instar de Cet instant, qui introduit l’album et en extrait, au passage, le patronyme de celui-ci. Un titre Rock, puissant, avec ce je ne sais quoi qui apporte la même émotion mélancolique que d’autres titres plus tendus, plus retenus (Je ne vois plus l’horizonL’ombre de soi-même, etc).

Tout cet album révèle ainsi une sorte de pouvoir hypnotique entre les mots qui exprime une petite douleur affective, une tristesse ambiante, et les guitares électriques sous tension permanente.  Et cela même quand Fandor revient un instant à la langue de Ride ou Slowdive (Walking in the snow), rappelant même – avec plus de réussite – les tentatives de Lucie Vacarme au début des années 90. Avec Mon père ce vieux chêne, le chanteur rend un hommage à quelques une de ses idoles qu’il site par leur prénom et qu’on devine être Daniel Darc, Jean-Louis Murat, Etienne Daho, Robert Smith, David Bowie, Iggy Pop, Ian Curtis… empli de respect et de culte, et qu’on retrouve un peu, dans chaque accord, chaque gimmick, chaque harmonie, comme sur la fin de L’ombre de soi-même et le début de La grande chevauchée…  et sa belle ligne de basse qui fait resurgir mille souvenirs, sans pourtant, en identifier un en particulier.

C’est toute la subtilité de ce nouvel album de Fandor, qui parvient à entretenir la mémoire sans jamais jouer les profanateurs, qui emprunte des émotions pour en créer de nouvelles. Biberonné à la même Brit Pop, sous toutes formes et ses influences (Coldwave, Dream Pop, Shoegaze, Krautrock…), on ne peut qu’être réceptif à la musique de Fandor, dont les riffs de guitares sont autant de madeleines de Proust pour nos oreilles un peu en manque d’émotions depuis quelques années, orphelines d’Elliot, David, Ian, Lou, Jimmy, Kurt, Mark, Dolores, Alain, Chris…


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Line-up :
Fandor > Voix, guitares, basse, claviers, choeurs…
Cecil > Guitares
Thomas > Batterie, percussions
David > Basse sur « La grande chevauchée »
Emma et Stella > Choeurs sur « La grande chevauchée »

Tracklist :
1. Cet instant 02:39
2. Such a big wave 04:14
3. Je ne vois plus l’horizon 04:25
4. Walking in the snow 05:25
5. Mon père ce vieux chêne 03:09
6. L’ombre de soi-même 04:12
7. La grande chevauchée 03:43
8. Ton visage effacé à jamais 05:12
9. En sursis 04:55
10. Sans bouger 02:47