90 000 festivaliers ont été annoncés pour cette 16ème édition de Rock En Seine ! Sur un site légèrement réaménagé, des espaces VIP (souvent vides) et une scène supplémentaire (La Scène Firestone), la programmation se voulait plus éclectique, avec des têtes d’affiche faisant la part belle à l’électro et au rap. Les habitués du festival ont pu être déstabilisés, mais nous avons réussi malgré tout à dégoter quelques bons groupes de rock qui ont su tirer leur épingle du jeu. Petite rétrospective…
Jour 1
ATTAQUE 77
Les festivités sont lancées avec Attaque 77. Le trio prend possession de La Grande Scène, et les premiers sons de guitare se font entendre. Le groupe communique régulièrement avec le public et nous honore d’emblée d’un hola amigos ! Attaque 77 lance le show avec « Espadas Y Serpientes ». Le temps de remercier le public pour l’accueil chaleureux, et l’enchaînement est fait avec « Como Salvajes ». Rares en Europe, les Argentins d’Attaque 77 n’ont jamais caché leur goût pour le punk vintage. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si leur nom fait référence à 1977, une année essentielle dans l’histoire du mouvement punk. Ces fans des Ramones (dont ils ont assuré la première partie en 1996), Sex Pistols, The Clash, Stiff Little Fingers et autres Buzzcocks adaptent les thématiques engagées de leurs idoles à leur propre quotidien à Buenos Aires. Formé en 1987, le groupe sort son premier album deux ans plus tard, chanté en espagnol. En plus de trente ans de carrière, le casting a quelque peu évolué : devenu un trio, Attaque 77 a derrière lui une bonne dizaine d’albums dont l’énergie indomptable n’en finit pas de surprendre. Le groupe nous a offert 40 minutes de punk rock hyper efficace et une belle entrée en matière.
Nous prenons ensuite la direction de La Scène Firestone où nous avons le plaisir de découvrir West Thebarton. Les protagonistes débarquent à 7 sur scène !!! 4 guitares, à l’appui de la basse, de la batterie et du chanteur. Autant dire que ça envoie et qu’ils ne sont pas venus pour faire de la poésie ! Le set est lancé avec « Anatomy », suivi de « Stuck On You ». Le dénommé Reverend Ray, qui est au chant, se dote d’une guitare pour « Red Or White ». Un des guitaristes vient alors en renfort aux percussions. L’ensemble proposé est entraînant. Le groupe est souriant, et le show est vraiment plaisant. La formation Australienne est menée d’une main de maître par Le Révérend, dont la voix rock et rocailleuse fait mouche. Anciennement connu sous le nom de West Thebarton Brothel Party, le groupe a raccourci son nom l’an dernier en n’en gardant que les deux premiers mots, ce qui simplifie la tâche aux Français fâchés avec la langue anglaise. Ils ont déjà eu l’occasion de partager la scène avec leurs compatriotes Courtney Barnett et King Gizzard & The Lizard Wizard. Grâce à leur rock viscéral et enragé, West Thebarton nous a présenté quelques extraits du premier album intitulé « Different Beings Being Different » sorti cette année. Les amateurs de rock à guitares étaient aux anges !
A quelques pas de La Scène Firestone, nous voilà à La Scène De L’Industrie où se produit le quatuor originaire de Rouen. Mnnqns (se prononce Mannequins) a l’occasion de nous présenter quelques extraits du nouvel EP intitulé « Advertisement ». S’inscrivant dans la grande tradition du post-punk et du shoegaze, l’univers proposé par Mnnqns transmet des ondes de Television, Joy Division, The Fall et Sonic Youth. Les Rouennais ont réussi à emmener la foule sur leur terrain de jeu. Les têtes et les épaules remuent au pied de la scène. Le groupe maîtrise à la perfection le chant exaspéré et les riffs acérés. Lauréat du Prix Ricard Live Music 2018, Mnnqns dégage une rage viscérale. Un bouquet de nerfs qui nous a offert une très belle prestation !
Retour sur La Grande Scène où nous découvrons la folk des Suédoises de First Aid Kit. Un coeur arborant le nom du groupe est affiché sur le fond de scène en guise de décor. Les sœurs Klara et Johanna Söderberg sont revêtues de robes leur donnant des allures de hippies. À notre arrivée, nous avons le plaisir d’entendre une reprise de Kate Bush : « Running Up That Hill ». « Wolf » est enchaîné, suivi d’une love song : « Emmylou ». Le public chante, et un we love you jaillit de la foule ! Le show se poursuit avec « Fireworks », et c’est avec un morceau teinté de country, joué à la guitare sèche, que le set se termine : « My Silver Lining ». Le public claque des mains, et la formation salue la foule avant de quitter la scène. Depuis leur premier EP sorti en 2008 et leur reprise époustouflante de « Tiger Mountain Peasant Song » des Fleet Foxes, les nymphes Suédoises ont largement confirmé tous les espoirs placés en elles, en leur folk-pop sublime et en leurs prestations envoûtantes. Sur leur quatrième album, « Ruins », sorti en janvier dernier, elles se sont entourées de quelques uns de leurs héros d’hier : Peter Buck de R.E.M., Glenn Kotche de Wilco et McKenzie Smith de Midlake. Une prestation de qualité sur La Grande Scène de Rock En Seine !
Nous voici de retour à La Scène Firestone où le set est déjà lancé. À notre arrivée, « Henry’s Pocket » est annoncé, suivi de « Blue Suitcase ». Le groupe annonce régulièrement les morceaux et les titres s’enchaînent : « Borrachero Tree », « I Only Bought It For The Bottle », « Let Your Dog Tooth Grow », « Sunflower Seeds » et « Sugar Tastes Like Salt ». C’est avec ce titre que le show se termine. Les morceaux présentés sont essentiellement extraits de « Silver Dollar Moment » sorti cette année. Le jeune trio venu du Yorkshire compte à son actif ce premier album rendant hommage à une certaine pop britannique des 80’s (The Pastels, Orange Juice…), tout en faisant des incursions vers le rock garage ou psychédélique made in California. Composé de deux sœurs et de leur meilleur ami, ce groupe passionné de cinéma fait ouvertement référence à Lynch, Tarantino et même à l’acteur Paul Rudd. Leurs chansons expriment une candeur touchante, mêlée à une énergie ébouriffante qu’ils transmettent à leur public pendant leurs concerts. Nous avons pu nous en rendre compte par nous-même !
Depuis fin 2016, l’artiste électro-soul qu’on a longtemps connu sous le pseudo de Chet Faker a décidé de se produire sous son vrai nom : Nick Murphy. L’Australien a entériné son choix l’an dernier en sortant un nouvel EP, « Missing Link », le premier sous son nom de naissance. Loin d’une lubie anodine, ce changement patronymique reflète une rénovation en profondeur de sa musique. Plus question de se planquer derrière des concepts ou des effets spéciaux. “2017 fut une année de risque et d’exploration”, résume-t-il en janvier dernier dans un message Facebook, en postant au passage un dernier court-métrage concernant ce nouvel enregistrement. Le set démarrant de façon rock est vite devenu électro. Le changement de style a eu raison de nous… Et il semblerait que Nick Murphy n’ait pas clôturé de façon habituelle avec « Medication » en raison du manque de réactivité du public…
La Scène Firestone nous réserve décidément de bien belles surprises. Deaf Havana entre en scène et nous honore d’un bonsoir Paris ! Le set est lancé avec « Wake », suivi de « Sinner ». Le groupe échange quelques mots avec l’assistance. Good evening ! How are you doing ? « Trigger » est alors annoncé. Les Anglais nous offrent un très grand moment, et l’accueil du public est des plus chaleureux. Un pur bonheur pour les amateurs de guitares et sans doute un des meilleurs concerts de la journée ! Après la sortie de leur troisième album, « Old Souls » sorti en 2013, les Anglais de Deaf Havana ont failli mettre la clef sous la porte. Les cinq rockeurs décident alors de faire une pause pendant environ six mois. Tout redémarre quand leur guitariste leur joue des nouvelles chansons qu’il vient de composer : renversés par ce qu’ils viennent d’entendre, ils réaffirment leur passion. Résultat de cette fougue retrouvée, l’album « All These Countless Nights » sorti en 2017 confirme qu’il aurait été fort dommage de ne pas persévérer à la recherche de ces riffs chargés de rage et d’émotion. Après avoir déjà joué en première partie de Muse et de Bruce Springsteen, Deaf Havana nous a fait le plaisir de jouer à Rock En Seine !
The Limiñanas nous ont présenté quelques extraits de « Malamore », le quatrième album sorti en 2016, ainsi que le nouvel opus intitulé « Shadow People » produit par un certain Anton Newcombe de The Brian Jonestown Massacre ! Le duo Catalan se transforme en collectif musical sur scène. Le plateau est bien rempli ! L’ensemble proposé est dansant et envoûtant. Il nous a été permis de découvrir la reprise de Them : « Gloria », suivi de « Betty And Johnny ». Le chant est partagé au sein du collectif qui nous a offert un joli moment, de belles ballades aux sons soigneusement travaillés, à grand renfort de pédales reverb. Une très très belle prestation, originale, énergique, avec de bonnes vibrations 60’s. Au sein du groupe, on travaille en famille : Marie, la batteuse aux mèches rouges, et Lionel, le guitariste à la barbe imposante, sont en couple à la vie comme à la scène. Leur complicité et leur passion pour la musique (garage hérissé, rock psychédélique…) cimentent The Limiñanas depuis les origines du groupe. La planète rock s’arrache depuis quelques années ces deux Français installés près de Perpignan. Sur le nouvel album, on y entend des collaborations avec Peter Hook, Emmanuelle Seigner ou encore Bertrand Belin ! À voir absolument !
Nous voici à La Scène Île De France avec un groupe au nom trompeur. Nous nous attendions à voir un groupe gothique, mais nous avons plutôt affaire aux nouveaux princes du punk ! Le set est lancé avec « Bitchcraft », suivi de « JMSFRNCO (James Franco) ». Divisant leur vie entre Paris et Londres, les trois Français de Gothking aiment visiblement brouiller les pistes. Ils refusent toute notion de genre musical. Chez eux, hardcore, post-punk et rock cohabitent gaiment. “Nous créons du bruit contemporain”, expliquent-ils sur leur page Facebook en guise de description laconique. Leurs brûlots sont tout aussi lapidaires et libres d’esprit, comme en témoigne le premier EP intitulé « In Goth We Trust ». Sur cette poignée de morceaux atomiques, le trio formé durant l’été 2016 a jeté les premières étincelles très prometteuses d’une carrière qui ne fait que commencer !
C’est avec Theo Lawrence & The Hearts que nous débutons cette seconde journée. Theo Lawrence arrive seul sur La Grande Scène et s’adresse d’emblée au public. Salut à tous ! Vous allez bien ?!! Il lance le set à la guitare sèche pour un premier morceau avant d’être rejoint par les autres membres du groupe pour la suite des événements. Le premier album « Homemade Lemonade », tout juste sorti, est présenté devant un parterre qui se remplit peu à peu. La formation propose un road trip à travers les routes du sud des Etats-Unis. On y entend du blues moite, de la soul cuivrée et du rock authentique. Le groupe nous offre un cocktail à la saveur Black Keys ou Alabama Shakes. Une bonne entrée en matière !
Nous prenons ensuite la direction de La Scène De L’Industrie pour le show de The Psychotic Monks. Originaire de la Région Parisienne, le groupe produit un son lourd et intense, dynamitant l’assistance. L’ensemble proposé est plutôt brut et percutant. La formation fait bloc, prônant le bruit et la fureur. Les Psychotic Monks ont sorti l’an dernier un premier album, « Silence Slowly And Madly Shines », dont les déflagrations nerveuses sont redoutables. Après avoir sillonné les routes de France et d’Europe lors de tournées à rallonges, ces rockeurs incisifs viennent de décrocher en avril dernier le Prix Chorus, tremplin pour accompagner de jeunes talents français. Ils méritent amplement ce coup de projecteur sur leurs brûlots aux guitares déchiquetées et saturées, chantés en anglais, qui laissent parfois la place à des moments de répit et de contemplation !
Nous faisons un petit passage à La Scène Île De France où se produit le duo 8 In Bloom qui nous propose un mélange de pop, d’électro et de rock alternatif. La voix claire et les instrumentaux se combinent pour ne former qu’un et faire planer le public !
Direction La Scène Firestone où la formation arrive sous les acclamations. Dès le départ, le public est invité à sauter. L’ensemble proposé est plutôt dansant. Est-ce que vous vous sentez bien Rock En Seine à cette Firestone ?!! On est tellement content d’être là ?!! On est Waste ! Bonjour à tous !!! Waste est un quatuor français originaire de Paris. Évoluant dans la pop, le groupe propose un mélange d’orchestration organique et de sons électroniques au carrefour entre la britpop et l’electro française. Belle prestation !
Nous sommes de retour à La Grande Scène pour Cigarettes After Sex. Le moment se veut très calme, dans la douceur et la zénitude. Entouré de trois musiciens, Greg Gonzalez est le créateur, chanteur, guitariste et cerveau de Cigarettes After Sex. Le groupe compte à son actif un premier album éponyme sorti en 2017. On y retrouve les ambiances cotonneuses des premiers singles et la voix androgyne qui prend aux tripes.
La Scène De La Cascade accueille Anna Calvi qui arrivent avec sa formation sous les applaudissements. Anna Calvi lance les premiers accords de guitare. Le set est lancé avec « Rider To The Sea », suivi de « Indies Or Paradise ». Ses envolées vocales sont impressionnantes. Nous ne pouvons que constater sa virtuosité à la guitare et son sourire rouge carmin. Cinq ans ont passé depuis le précédent album « One Breath », elle la voici avec un nouvel opus à son actif : « Hunter ». Anna Calvi nous a offert un show plein de panache avec une reprise de Suicide pour clôturer le tout : « Ghost Rider ». Beau moment !
Le set est lancé avec « Persephone », suivi de « Sun May Shine » et « Cigar ». Tamino échange régulièrement avec le public. Bonjour tout le monde ! J’aime beaucoup ce festival ! Je suis Tamino. D’Anvers… L’artiste enchaîne quelques titres : « Reverse », « Verses », jusqu’à une chanson d’amour : « Chambers ». L’accueil du public est chaleureux. « Tummy », « Indigo Night » et « Will Of His Heart » viennent poursuivre le show, et c’est avec « Habibi » que le set est clôturé. Impossible de ne pas penser à Jeff Buckley en découvrant ce jeune homme ténébreux, lui aussi touché par la grâce. Une guitare aux arpèges délicats et une voix de haute voltige sont ses atouts les plus ravageurs. Trouvant ses inspirations notamment chez Edith Piaf, Tom Waits, Leonard Cohen, l’interprète livre des chansons magnétiques et fiévreuses. Beau moment de douceur !
L’arrivée du groupe se fait sous les applaudissements, et c’est parti avec « Digital Black ». Enfin un peu d’énergie qui fait bouger la foule ! Les moments proposés depuis le début de journée ont été jusque là très calmes. L’enchaînement est fait avec « Vomit Coffin » et « The Lord Of Lightning ». King Gizzard & The Lizard Wizard est un groupe rock imprévisible qui a battu tous les records l’an dernier en sortant pas moins de cinq albums ! Ce rythme effréné reflète parfaitement leur énergie sur scène, où les 7 Australiens infatigables livrent une performance à la fois échevelée et généreuse. Pour tournebouler encore plus nos esprits consentants, ils prennent un malin plaisir à jouer tous les styles qui leur plaisent. Depuis leurs débuts en 2010, ils se sont ainsi essayé au garage, au punk, au rock psychédélique, au folk, au krautrock, au rock progressif, au jazz… Rien ne les arrête !
Au croisement du post-rock et de la musique folk moderne, le groupe distille une musique post-folk. Influencé par des artistes tels que The Districts, The Dodos, Feu! Chatterton et Hubert-Félix Thiéfaine, la scène fait figure d’expérimentation pour ce groupe à la musique bien vivante. Une jolie prestation avec des titres comme « L’Écorché », « Magnolias »… Le clip « Le Monde À L’Envers » est visible ici.
Les amateurs de rock pur et dur, de blues et de soul vintage n’ont bien évidemment pas manqué les Américains de Welshly Arms. Après avoir ouvert le bal avec « All The Way Up » et « Love In A Minor Key », le groupe nous honore d’un nouveau titre avant d’enchaîner avec « Sanctuary » et « Indestructible ». Formé en 2013 à Cleveland, le groupe tire son nom intraduisible d’un sketch du Saturday Night Live. On a déjà pu entendre au cinéma les compositions de ces six rockeurs au cœur tendre, dans les bandes annonces des films Les Huit Salopards (version Tarantino) et The D-Train. Ils ont en poche quelques EP et deux albums, dont le dernier en date (« No Place Is Home ») vient de sortir fin mai. Propulsé par la voix pénétrante de son leader et guitariste, Sam Getz, le groupe propose un blues-rock épique qui s’autorise des envolées en territoire gospel et soul. Un show puissant qui a conquis le public !
La formation menée par Saul Adamczewski lance son tour de chant avec « Cliff Has Left The Building », suivi de « Subaru Nights ». Une chanson d’amour nous est ensuite annoncée avec « I Don’t Wanna Dance (With My Baby) ». Difficile de croire que ces mélodies sucrées et doucement naïves proviennent de l’un des esprits les plus barrés de Fat White Family ! C’est pourtant vrai. Guitariste édenté et songwriter en chef du gang londonien, Saul Adamczewski est aussi l’un des deux cerveaux du projet Insecure Men, qu’il mène avec l’un de ses anciens copains de classe, Ben Romans-Hopcraft (lui-même à la tête du groupe Childhood). Produit par Sean Lennon et enregistré dans son studio, le premier album éponyme de ce supergroupe, sorti sur le passionnant label américain Fat Possum, a été dévoilé en février. Des paroles grinçantes, à grands renforts de sonorités glam, pop synthétique et de bricolages faits maison, le groupe enchaîne les titres « The Saddest Man In Penge », « All Women Love Me », « Heathrow » et « Teenage Toy ». C’est avec « Whitney Houston and I » et « Mekong Glitter » que le set est clôturé.
Des cris de supporters annoncent le début du show. Après une longue intro musicale (« Fuckin’ In The Bushes » d’Oasis), la bête débarque avec ses musiciens sous une ovation. Liam Gallagher lance un Vive La France !, et c’est parti avec « Rock ‘n’ Roll Star ». « Morning Glory » est enchaîné. Les fans d’Oasis sont aux anges, car il y aura beaucoup de reprises ce soir ! « Whatever », « Supersonic », « Cigarettes & Alcohol », « Wonderwall », »Live Forever »… Après avoir râlé comme à son habitude après les techniciens au tout début du set, une chose plutôt rare se produit : nous avons l’impression que Liam Gallagher prend du plaisir à être sur scène ce soir ! Il échange régulièrement avec le public. Ce qui est exceptionnel ! La foule réagit au lancement de « Wall Of Glass », tout comme à chaque reprise d’Oasis. Tel est le cas pour « Some Might Say ». Le public chante. Accompagné uniquement au piano, il dédie « Champagne Supernova » à Noel Gallagher ! Sommes-nous à l’aube d’une réconciliation avec son frère, 9 ans après le clash d’Oasis au même endroit ? En tout cas, tout un symbole ! Affaire à suivre…
On se souvient de la performance de Fat White Family à Rock En Seine en 2014 ! Cette troupe dépenaillée avait joué l’un des concerts les plus émeutiers de l’année grâce à des chansons subversives et dangereuses, comme le rock anglais en produit de temps en temps (de The Fall à Killing Joke). Le charisme destroy de leur chanteur, Lias Saoudi, n’y est pas étranger. Depuis, Fat White Family a sorti un deuxième album, « Songs For Our Mothers », qui lorgne vers un psychédélisme troublant. Les revoilà cette année sur La Scène Du Bosquet avec quelques uns des membres de Insecure Men. Voici les morceaux joués ce soir : « Tinfoil Deathstar », « I Am Mark E. Smith », « Heaven On Earth », « Auto Neutron », « Wild American Prairie », « Is It Raining In Your Mouth ? », « Special Ape ! », « Whitest Boy On The Beach », « Hits Hits Hits », « Goodbye Goebbels », « Cream Of The Young » et « Touch The Leather ».
Les rectangles lumineux qui constituent le décor se mettent à scintiller. La formation arrive sur scène, et Charlotte Gainsbourg s’installe au synthé. Le set est lancé avec « Lying With You » et « Ring‐A‐Ring O’ Roses ». Au coeur d’une scénographie lumineuse, Charlotte Gainsbourg a enchanté Rock En Seine avec la douceur de sa voix. L’artiste a livré quelques titres électro-pop extraits de son cinquième album intitulé « Rest ». Derrière un synthé ou derrière un micro en partie masqué par les néons, Charlotte Gainsbourg est rarement exposée sur le devant de la scène. Il y a toujours cette même timidité qui la rend sans doute si particulière et attachante. Elle dédie « Kate » à sa demi soeur, Kate Barry, décédée en 2013. Comme une sorte d’hommage à son père, « Charlotte For Ever » et « Lemon Incest » sont proposés sur la fin du show. Un beau moment !
Les premiers sons retentissement et font réagir le public. Dans l’assistance, les drapeaux à l’effigie du groupe se mettent à virevolter. La scène est totalement dénuée de décor. La batterie est au cœur de la scène. Shannon Leto s’installe et lance les festivités. Tel un messie, Jared arrive à son tour, misant sur le côté mystique avec ses cheveux longs, son impressionnante barbe et sa longue toge. D’emblée il saute, court et parcourt la scène de long en large. L’énergie déployée est indiscutable. Le set est lancé avec « Monolith » et « Up In The Air ». Le public est invité à sauter. Pour fêter leurs 20 ans de carrière, les californiens nous ont offert cette année un cinquième album (« America »), précédé par les singles « Walk On Water » et « Dangerous Night ». Le show a ravi les fans, dont quelques-uns ont pu partager leur joie en montant sur scène. Entouré d’une foule incroyable, Thirty Seconds To Mars termine le set avec « Clother To The Edge ». C’est sous une pluie de confettis et des jets de fumée que le groupe termine ce set endiablé.
Rock En Seine
Le Parc de Saint-Cloud (92)
Les 24 et 25 Août 2018
Notre avis :
90 000 festivaliers ont été annoncés pour cette 16ème édition de Rock En Seine ! Sur un site légèrement réaménagé, des espaces VIP (souvent vides) et une scène supplémentaire (La Scène Firestone), la programmation se voulait plus éclectique, avec des têtes d’affiche faisant la part belle à l’électro et au rap. Les habitués du festival ont pu être déstabilisés, mais nous avons réussi malgré tout à dégoter quelques bons groupes de rock qui ont su tirer leur épingle du jeu. Petite rétrospective…
Jour 1
ATTAQUE 77
Les festivités sont lancées avec Attaque 77. Le trio prend possession de La Grande Scène, et les premiers sons de guitare se font entendre. Le groupe communique régulièrement avec le public et nous honore d’emblée d’un hola amigos ! Attaque 77 lance le show avec « Espadas Y Serpientes ». Le temps de remercier le public pour l’accueil chaleureux, et l’enchaînement est fait avec « Como Salvajes ». Rares en Europe, les Argentins d’Attaque 77 n’ont jamais caché leur goût pour le punk vintage. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si leur nom fait référence à 1977, une année essentielle dans l’histoire du mouvement punk. Ces fans des Ramones (dont ils ont assuré la première partie en 1996), Sex Pistols, The Clash, Stiff Little Fingers et autres Buzzcocks adaptent les thématiques engagées de leurs idoles à leur propre quotidien à Buenos Aires. Formé en 1987, le groupe sort son premier album deux ans plus tard, chanté en espagnol. En plus de trente ans de carrière, le casting a quelque peu évolué : devenu un trio, Attaque 77 a derrière lui une bonne dizaine d’albums dont l’énergie indomptable n’en finit pas de surprendre. Le groupe nous a offert 40 minutes de punk rock hyper efficace et une belle entrée en matière.
Les photos : ici.
WEST THEBARTON
Nous prenons ensuite la direction de La Scène Firestone où nous avons le plaisir de découvrir West Thebarton. Les protagonistes débarquent à 7 sur scène !!! 4 guitares, à l’appui de la basse, de la batterie et du chanteur. Autant dire que ça envoie et qu’ils ne sont pas venus pour faire de la poésie ! Le set est lancé avec « Anatomy », suivi de « Stuck On You ». Le dénommé Reverend Ray, qui est au chant, se dote d’une guitare pour « Red Or White ». Un des guitaristes vient alors en renfort aux percussions. L’ensemble proposé est entraînant. Le groupe est souriant, et le show est vraiment plaisant. La formation Australienne est menée d’une main de maître par Le Révérend, dont la voix rock et rocailleuse fait mouche. Anciennement connu sous le nom de West Thebarton Brothel Party, le groupe a raccourci son nom l’an dernier en n’en gardant que les deux premiers mots, ce qui simplifie la tâche aux Français fâchés avec la langue anglaise. Ils ont déjà eu l’occasion de partager la scène avec leurs compatriotes Courtney Barnett et King Gizzard & The Lizard Wizard. Grâce à leur rock viscéral et enragé, West Thebarton nous a présenté quelques extraits du premier album intitulé « Different Beings Being Different » sorti cette année. Les amateurs de rock à guitares étaient aux anges !
Les photos : ici.
MNNQNS
A quelques pas de La Scène Firestone, nous voilà à La Scène De L’Industrie où se produit le quatuor originaire de Rouen. Mnnqns (se prononce Mannequins) a l’occasion de nous présenter quelques extraits du nouvel EP intitulé « Advertisement ». S’inscrivant dans la grande tradition du post-punk et du shoegaze, l’univers proposé par Mnnqns transmet des ondes de Television, Joy Division, The Fall et Sonic Youth. Les Rouennais ont réussi à emmener la foule sur leur terrain de jeu. Les têtes et les épaules remuent au pied de la scène. Le groupe maîtrise à la perfection le chant exaspéré et les riffs acérés. Lauréat du Prix Ricard Live Music 2018, Mnnqns dégage une rage viscérale. Un bouquet de nerfs qui nous a offert une très belle prestation !
Les photos : ici.
FIRST AID KIT
Retour sur La Grande Scène où nous découvrons la folk des Suédoises de First Aid Kit. Un coeur arborant le nom du groupe est affiché sur le fond de scène en guise de décor. Les sœurs Klara et Johanna Söderberg sont revêtues de robes leur donnant des allures de hippies. À notre arrivée, nous avons le plaisir d’entendre une reprise de Kate Bush : « Running Up That Hill ». « Wolf » est enchaîné, suivi d’une love song : « Emmylou ». Le public chante, et un we love you jaillit de la foule ! Le show se poursuit avec « Fireworks », et c’est avec un morceau teinté de country, joué à la guitare sèche, que le set se termine : « My Silver Lining ». Le public claque des mains, et la formation salue la foule avant de quitter la scène. Depuis leur premier EP sorti en 2008 et leur reprise époustouflante de « Tiger Mountain Peasant Song » des Fleet Foxes, les nymphes Suédoises ont largement confirmé tous les espoirs placés en elles, en leur folk-pop sublime et en leurs prestations envoûtantes. Sur leur quatrième album, « Ruins », sorti en janvier dernier, elles se sont entourées de quelques uns de leurs héros d’hier : Peter Buck de R.E.M., Glenn Kotche de Wilco et McKenzie Smith de Midlake. Une prestation de qualité sur La Grande Scène de Rock En Seine !
Les photos : ici.
THE ORIELLES
Nous voici de retour à La Scène Firestone où le set est déjà lancé. À notre arrivée, « Henry’s Pocket » est annoncé, suivi de « Blue Suitcase ». Le groupe annonce régulièrement les morceaux et les titres s’enchaînent : « Borrachero Tree », « I Only Bought It For The Bottle », « Let Your Dog Tooth Grow », « Sunflower Seeds » et « Sugar Tastes Like Salt ». C’est avec ce titre que le show se termine. Les morceaux présentés sont essentiellement extraits de « Silver Dollar Moment » sorti cette année. Le jeune trio venu du Yorkshire compte à son actif ce premier album rendant hommage à une certaine pop britannique des 80’s (The Pastels, Orange Juice…), tout en faisant des incursions vers le rock garage ou psychédélique made in California. Composé de deux sœurs et de leur meilleur ami, ce groupe passionné de cinéma fait ouvertement référence à Lynch, Tarantino et même à l’acteur Paul Rudd. Leurs chansons expriment une candeur touchante, mêlée à une énergie ébouriffante qu’ils transmettent à leur public pendant leurs concerts. Nous avons pu nous en rendre compte par nous-même !
Les photos : ici.
NICK MURPHY
Depuis fin 2016, l’artiste électro-soul qu’on a longtemps connu sous le pseudo de Chet Faker a décidé de se produire sous son vrai nom : Nick Murphy. L’Australien a entériné son choix l’an dernier en sortant un nouvel EP, « Missing Link », le premier sous son nom de naissance. Loin d’une lubie anodine, ce changement patronymique reflète une rénovation en profondeur de sa musique. Plus question de se planquer derrière des concepts ou des effets spéciaux. “2017 fut une année de risque et d’exploration”, résume-t-il en janvier dernier dans un message Facebook, en postant au passage un dernier court-métrage concernant ce nouvel enregistrement. Le set démarrant de façon rock est vite devenu électro. Le changement de style a eu raison de nous… Et il semblerait que Nick Murphy n’ait pas clôturé de façon habituelle avec « Medication » en raison du manque de réactivité du public…
Les photos : ici.
DEAF HAVANA
La Scène Firestone nous réserve décidément de bien belles surprises. Deaf Havana entre en scène et nous honore d’un bonsoir Paris ! Le set est lancé avec « Wake », suivi de « Sinner ». Le groupe échange quelques mots avec l’assistance. Good evening ! How are you doing ? « Trigger » est alors annoncé. Les Anglais nous offrent un très grand moment, et l’accueil du public est des plus chaleureux. Un pur bonheur pour les amateurs de guitares et sans doute un des meilleurs concerts de la journée ! Après la sortie de leur troisième album, « Old Souls » sorti en 2013, les Anglais de Deaf Havana ont failli mettre la clef sous la porte. Les cinq rockeurs décident alors de faire une pause pendant environ six mois. Tout redémarre quand leur guitariste leur joue des nouvelles chansons qu’il vient de composer : renversés par ce qu’ils viennent d’entendre, ils réaffirment leur passion. Résultat de cette fougue retrouvée, l’album « All These Countless Nights » sorti en 2017 confirme qu’il aurait été fort dommage de ne pas persévérer à la recherche de ces riffs chargés de rage et d’émotion. Après avoir déjà joué en première partie de Muse et de Bruce Springsteen, Deaf Havana nous a fait le plaisir de jouer à Rock En Seine !
Les photos : ici.
THE LIMIÑANAS
The Limiñanas nous ont présenté quelques extraits de « Malamore », le quatrième album sorti en 2016, ainsi que le nouvel opus intitulé « Shadow People » produit par un certain Anton Newcombe de The Brian Jonestown Massacre ! Le duo Catalan se transforme en collectif musical sur scène. Le plateau est bien rempli ! L’ensemble proposé est dansant et envoûtant. Il nous a été permis de découvrir la reprise de Them : « Gloria », suivi de « Betty And Johnny ». Le chant est partagé au sein du collectif qui nous a offert un joli moment, de belles ballades aux sons soigneusement travaillés, à grand renfort de pédales reverb. Une très très belle prestation, originale, énergique, avec de bonnes vibrations 60’s. Au sein du groupe, on travaille en famille : Marie, la batteuse aux mèches rouges, et Lionel, le guitariste à la barbe imposante, sont en couple à la vie comme à la scène. Leur complicité et leur passion pour la musique (garage hérissé, rock psychédélique…) cimentent The Limiñanas depuis les origines du groupe. La planète rock s’arrache depuis quelques années ces deux Français installés près de Perpignan. Sur le nouvel album, on y entend des collaborations avec Peter Hook, Emmanuelle Seigner ou encore Bertrand Belin ! À voir absolument !
Les photos : ici.
GOTHKING
Nous voici à La Scène Île De France avec un groupe au nom trompeur. Nous nous attendions à voir un groupe gothique, mais nous avons plutôt affaire aux nouveaux princes du punk ! Le set est lancé avec « Bitchcraft », suivi de « JMSFRNCO (James Franco) ». Divisant leur vie entre Paris et Londres, les trois Français de Gothking aiment visiblement brouiller les pistes. Ils refusent toute notion de genre musical. Chez eux, hardcore, post-punk et rock cohabitent gaiment. “Nous créons du bruit contemporain”, expliquent-ils sur leur page Facebook en guise de description laconique. Leurs brûlots sont tout aussi lapidaires et libres d’esprit, comme en témoigne le premier EP intitulé « In Goth We Trust ». Sur cette poignée de morceaux atomiques, le trio formé durant l’été 2016 a jeté les premières étincelles très prometteuses d’une carrière qui ne fait que commencer !
Les photos : ici.
Jour 2
THEO LAWRENCE & THE HEARTS
C’est avec Theo Lawrence & The Hearts que nous débutons cette seconde journée. Theo Lawrence arrive seul sur La Grande Scène et s’adresse d’emblée au public. Salut à tous ! Vous allez bien ?!! Il lance le set à la guitare sèche pour un premier morceau avant d’être rejoint par les autres membres du groupe pour la suite des événements. Le premier album « Homemade Lemonade », tout juste sorti, est présenté devant un parterre qui se remplit peu à peu. La formation propose un road trip à travers les routes du sud des Etats-Unis. On y entend du blues moite, de la soul cuivrée et du rock authentique. Le groupe nous offre un cocktail à la saveur Black Keys ou Alabama Shakes. Une bonne entrée en matière !
Les photos : ici.
THE PSYCHOTIC MONKS
Nous prenons ensuite la direction de La Scène De L’Industrie pour le show de The Psychotic Monks. Originaire de la Région Parisienne, le groupe produit un son lourd et intense, dynamitant l’assistance. L’ensemble proposé est plutôt brut et percutant. La formation fait bloc, prônant le bruit et la fureur. Les Psychotic Monks ont sorti l’an dernier un premier album, « Silence Slowly And Madly Shines », dont les déflagrations nerveuses sont redoutables. Après avoir sillonné les routes de France et d’Europe lors de tournées à rallonges, ces rockeurs incisifs viennent de décrocher en avril dernier le Prix Chorus, tremplin pour accompagner de jeunes talents français. Ils méritent amplement ce coup de projecteur sur leurs brûlots aux guitares déchiquetées et saturées, chantés en anglais, qui laissent parfois la place à des moments de répit et de contemplation !
Les photos : ici.
8 IN BLOOM
Nous faisons un petit passage à La Scène Île De France où se produit le duo 8 In Bloom qui nous propose un mélange de pop, d’électro et de rock alternatif. La voix claire et les instrumentaux se combinent pour ne former qu’un et faire planer le public !
Les photos : ici.
WASTE
Direction La Scène Firestone où la formation arrive sous les acclamations. Dès le départ, le public est invité à sauter. L’ensemble proposé est plutôt dansant. Est-ce que vous vous sentez bien Rock En Seine à cette Firestone ?!! On est tellement content d’être là ?!! On est Waste ! Bonjour à tous !!! Waste est un quatuor français originaire de Paris. Évoluant dans la pop, le groupe propose un mélange d’orchestration organique et de sons électroniques au carrefour entre la britpop et l’electro française. Belle prestation !
Les photos : ici.
CIGARETTES AFTER SEX
Nous sommes de retour à La Grande Scène pour Cigarettes After Sex. Le moment se veut très calme, dans la douceur et la zénitude. Entouré de trois musiciens, Greg Gonzalez est le créateur, chanteur, guitariste et cerveau de Cigarettes After Sex. Le groupe compte à son actif un premier album éponyme sorti en 2017. On y retrouve les ambiances cotonneuses des premiers singles et la voix androgyne qui prend aux tripes.
Les photos : ici.
ANNA CALVI
La Scène De La Cascade accueille Anna Calvi qui arrivent avec sa formation sous les applaudissements. Anna Calvi lance les premiers accords de guitare. Le set est lancé avec « Rider To The Sea », suivi de « Indies Or Paradise ». Ses envolées vocales sont impressionnantes. Nous ne pouvons que constater sa virtuosité à la guitare et son sourire rouge carmin. Cinq ans ont passé depuis le précédent album « One Breath », elle la voici avec un nouvel opus à son actif : « Hunter ». Anna Calvi nous a offert un show plein de panache avec une reprise de Suicide pour clôturer le tout : « Ghost Rider ». Beau moment !
Les photos : ici.
TAMINO
Le set est lancé avec « Persephone », suivi de « Sun May Shine » et « Cigar ». Tamino échange régulièrement avec le public. Bonjour tout le monde ! J’aime beaucoup ce festival ! Je suis Tamino. D’Anvers… L’artiste enchaîne quelques titres : « Reverse », « Verses », jusqu’à une chanson d’amour : « Chambers ». L’accueil du public est chaleureux. « Tummy », « Indigo Night » et « Will Of His Heart » viennent poursuivre le show, et c’est avec « Habibi » que le set est clôturé. Impossible de ne pas penser à Jeff Buckley en découvrant ce jeune homme ténébreux, lui aussi touché par la grâce. Une guitare aux arpèges délicats et une voix de haute voltige sont ses atouts les plus ravageurs. Trouvant ses inspirations notamment chez Edith Piaf, Tom Waits, Leonard Cohen, l’interprète livre des chansons magnétiques et fiévreuses. Beau moment de douceur !
Les photos : ici.
KING GIZZARD & THE LIZARD WIZARD
L’arrivée du groupe se fait sous les applaudissements, et c’est parti avec « Digital Black ». Enfin un peu d’énergie qui fait bouger la foule ! Les moments proposés depuis le début de journée ont été jusque là très calmes. L’enchaînement est fait avec « Vomit Coffin » et « The Lord Of Lightning ». King Gizzard & The Lizard Wizard est un groupe rock imprévisible qui a battu tous les records l’an dernier en sortant pas moins de cinq albums ! Ce rythme effréné reflète parfaitement leur énergie sur scène, où les 7 Australiens infatigables livrent une performance à la fois échevelée et généreuse. Pour tournebouler encore plus nos esprits consentants, ils prennent un malin plaisir à jouer tous les styles qui leur plaisent. Depuis leurs débuts en 2010, ils se sont ainsi essayé au garage, au punk, au rock psychédélique, au folk, au krautrock, au rock progressif, au jazz… Rien ne les arrête !
Les photos : ici.
LILY
Au croisement du post-rock et de la musique folk moderne, le groupe distille une musique post-folk. Influencé par des artistes tels que The Districts, The Dodos, Feu! Chatterton et Hubert-Félix Thiéfaine, la scène fait figure d’expérimentation pour ce groupe à la musique bien vivante. Une jolie prestation avec des titres comme « L’Écorché », « Magnolias »… Le clip « Le Monde À L’Envers » est visible ici.
Les photos : ici.
WELSHLY ARMS
Les amateurs de rock pur et dur, de blues et de soul vintage n’ont bien évidemment pas manqué les Américains de Welshly Arms. Après avoir ouvert le bal avec « All The Way Up » et « Love In A Minor Key », le groupe nous honore d’un nouveau titre avant d’enchaîner avec « Sanctuary » et « Indestructible ». Formé en 2013 à Cleveland, le groupe tire son nom intraduisible d’un sketch du Saturday Night Live. On a déjà pu entendre au cinéma les compositions de ces six rockeurs au cœur tendre, dans les bandes annonces des films Les Huit Salopards (version Tarantino) et The D-Train. Ils ont en poche quelques EP et deux albums, dont le dernier en date (« No Place Is Home ») vient de sortir fin mai. Propulsé par la voix pénétrante de son leader et guitariste, Sam Getz, le groupe propose un blues-rock épique qui s’autorise des envolées en territoire gospel et soul. Un show puissant qui a conquis le public !
Les photos : ici.
INSECURE MEN
La formation menée par Saul Adamczewski lance son tour de chant avec « Cliff Has Left The Building », suivi de « Subaru Nights ». Une chanson d’amour nous est ensuite annoncée avec « I Don’t Wanna Dance (With My Baby) ». Difficile de croire que ces mélodies sucrées et doucement naïves proviennent de l’un des esprits les plus barrés de Fat White Family ! C’est pourtant vrai. Guitariste édenté et songwriter en chef du gang londonien, Saul Adamczewski est aussi l’un des deux cerveaux du projet Insecure Men, qu’il mène avec l’un de ses anciens copains de classe, Ben Romans-Hopcraft (lui-même à la tête du groupe Childhood). Produit par Sean Lennon et enregistré dans son studio, le premier album éponyme de ce supergroupe, sorti sur le passionnant label américain Fat Possum, a été dévoilé en février. Des paroles grinçantes, à grands renforts de sonorités glam, pop synthétique et de bricolages faits maison, le groupe enchaîne les titres « The Saddest Man In Penge », « All Women Love Me », « Heathrow » et « Teenage Toy ». C’est avec « Whitney Houston and I » et « Mekong Glitter » que le set est clôturé.
Les photos : ici.
LIAM GALLAGHER
Des cris de supporters annoncent le début du show. Après une longue intro musicale (« Fuckin’ In The Bushes » d’Oasis), la bête débarque avec ses musiciens sous une ovation. Liam Gallagher lance un Vive La France !, et c’est parti avec « Rock ‘n’ Roll Star ». « Morning Glory » est enchaîné. Les fans d’Oasis sont aux anges, car il y aura beaucoup de reprises ce soir ! « Whatever », « Supersonic », « Cigarettes & Alcohol », « Wonderwall », »Live Forever »… Après avoir râlé comme à son habitude après les techniciens au tout début du set, une chose plutôt rare se produit : nous avons l’impression que Liam Gallagher prend du plaisir à être sur scène ce soir ! Il échange régulièrement avec le public. Ce qui est exceptionnel ! La foule réagit au lancement de « Wall Of Glass », tout comme à chaque reprise d’Oasis. Tel est le cas pour « Some Might Say ». Le public chante. Accompagné uniquement au piano, il dédie « Champagne Supernova » à Noel Gallagher ! Sommes-nous à l’aube d’une réconciliation avec son frère, 9 ans après le clash d’Oasis au même endroit ? En tout cas, tout un symbole ! Affaire à suivre…
Les photos : ici.
FAT WHITE FAMILY
On se souvient de la performance de Fat White Family à Rock En Seine en 2014 ! Cette troupe dépenaillée avait joué l’un des concerts les plus émeutiers de l’année grâce à des chansons subversives et dangereuses, comme le rock anglais en produit de temps en temps (de The Fall à Killing Joke). Le charisme destroy de leur chanteur, Lias Saoudi, n’y est pas étranger. Depuis, Fat White Family a sorti un deuxième album, « Songs For Our Mothers », qui lorgne vers un psychédélisme troublant. Les revoilà cette année sur La Scène Du Bosquet avec quelques uns des membres de Insecure Men. Voici les morceaux joués ce soir : « Tinfoil Deathstar », « I Am Mark E. Smith », « Heaven On Earth », « Auto Neutron », « Wild American Prairie », « Is It Raining In Your Mouth ? », « Special Ape ! », « Whitest Boy On The Beach », « Hits Hits Hits », « Goodbye Goebbels », « Cream Of The Young » et « Touch The Leather ».
Les photos : ici.
CHARLOTTE GAINSBOURG
Les rectangles lumineux qui constituent le décor se mettent à scintiller. La formation arrive sur scène, et Charlotte Gainsbourg s’installe au synthé. Le set est lancé avec « Lying With You » et « Ring‐A‐Ring O’ Roses ». Au coeur d’une scénographie lumineuse, Charlotte Gainsbourg a enchanté Rock En Seine avec la douceur de sa voix. L’artiste a livré quelques titres électro-pop extraits de son cinquième album intitulé « Rest ». Derrière un synthé ou derrière un micro en partie masqué par les néons, Charlotte Gainsbourg est rarement exposée sur le devant de la scène. Il y a toujours cette même timidité qui la rend sans doute si particulière et attachante. Elle dédie « Kate » à sa demi soeur, Kate Barry, décédée en 2013. Comme une sorte d’hommage à son père, « Charlotte For Ever » et « Lemon Incest » sont proposés sur la fin du show. Un beau moment !
Les photos : ici.
THIRTY SECONDS TO MARS
Les premiers sons retentissement et font réagir le public. Dans l’assistance, les drapeaux à l’effigie du groupe se mettent à virevolter. La scène est totalement dénuée de décor. La batterie est au cœur de la scène. Shannon Leto s’installe et lance les festivités. Tel un messie, Jared arrive à son tour, misant sur le côté mystique avec ses cheveux longs, son impressionnante barbe et sa longue toge. D’emblée il saute, court et parcourt la scène de long en large. L’énergie déployée est indiscutable. Le set est lancé avec « Monolith » et « Up In The Air ». Le public est invité à sauter. Pour fêter leurs 20 ans de carrière, les californiens nous ont offert cette année un cinquième album (« America »), précédé par les singles « Walk On Water » et « Dangerous Night ». Le show a ravi les fans, dont quelques-uns ont pu partager leur joie en montant sur scène. Entouré d’une foule incroyable, Thirty Seconds To Mars termine le set avec « Clother To The Edge ». C’est sous une pluie de confettis et des jets de fumée que le groupe termine ce set endiablé.
Les photos : ici.
Rock En Seine : Site Officiel / Facebook / Instagram / Twitter
By Fabrice A. • Reportage Festival, Reportages • Tags: 8 In Bloom, Anna Calvi, Attaque 77, Charlotte Gainsbourg, Cigarettes After Sex, Deaf Havana, Fat White Family, First Aid Kit, Gothking, Insecure Men, King Gizzard & The Lizard Wizard, Liam Gallagher, Lily, Mnnqns, Nick Murphy, Tamino, The Liminanas, The Orielles, The Psychotic Monks, Theo Lawrence & The Hearts, Thirty Seconds To Mars, Waste, Welshly Arms, West Thebarton