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Brigitte + Almeria

Le 03 Février 2018 – Nancy (54)

Notre avis :


L’Autre Canal accueillait ce soir deux duos, Almeria et Brigitte dans une salle au complet. Pas moins de 1 200 personnes étaient présentes pour une soirée musicale effervescente !

ALMERIA

20h30, la lumière s’éteint. La scène accueille le couple musical Almeria, formé d’Elisabeth Gatine et Emmanuel Julien, surnommés Zabeth et Manu. Armée respectivement de leur basse et guitare, l’ouverture présente « Atacana », 3ème titre de leur premier EP sorti le 19 janvier dernier. Le son est électro-pop, le beat hypnotique. Ce sont des extraits de promesses politiques qui introduisent « L’Herbe Rouge », ce même discours dénoncé, sur fond de synthétiseur et de percussions. Zabeth partage sa satisfaction de jouer à Nancy, ville où elle a vécu 3 années. L’émotion est vraie, le sourire radieux. La scène prend la couleur rouge flamboyante de sa veste pour « Do You », 1er clip du groupe qui date de 2016. Le rouge laisse place au rose pour « Toxins » à la rythmique enivrante. Les voix sont complémentaires, sensuelles.

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« Million Dollar » est un titre qu’ils ont écrit il y a un an et demi, nous confient-ils, mêlant des couplets français entre un refrain anglais. Almeria nous propose ensuite une version moderne du personnage de Jean Neige, de la série culte Games Of Thrones, dans « Jon Snow ». Le public est séduit. Plus rock et punchy, la mélodie est rayonnante, entêtante, un vrai coup de cœur. C’est en remerciant Brigitte pour cette 3ème date avec elles qu’ils entament leur dernier titre de la soirée. « De battre Ton Cœur » résonne comme une course, une urgence. Almeria est un duo prometteur dans un univers électro-pop en pleine explosion ces dernières années. Les boucles sont accrocheuses, les sons fluides et recherchés. Une très belle surprise !

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Almeria :

Zabeth (Elisabeth Gatine).
Manu (Emmanuel Julien).

Almeria : Facebook / Instagram / Youtube / Site Officiel

Les photos de la soirée : ici.

BRIGITTE

La scène est une invitation au voyage, telle une oasis en plein désert. Six pilonnes surmontées de lierres et de fleurs encadrent l’espace. Des serpents recouverts de strass noirs et dorés jonchent le sol, les instruments et les piliers. Une impressionnante tête de taureau, aux cornes couronnées de fleurs, surplombe le fond du plateau. Une esthétique très girly qui nous plonge d’ores et déjà dans l’univers de Brigitte. L’ambiance est parée de rose violine avant de faire lumière sur nos deux artistes qui arrivent, en toute simplicité, sur le devant de la scène sous des tonnerres d’applaudissements. Bonsoir ! Vous allez bien ? On est contente de vous retrouver. Il est vrai que L’Autre Canal accueille pour la 4ème fois Brigitte depuis le début de leur carrière. Toutes deux de blanc vêtues, elles entament le premier single « Palladium » de leur dernier album Nues. Bras entrelacés, on retrouve sur scène cette complicité qui les caractérise. Le public est aux anges et ce bonheur communicatif ne fait qu’accentuer le sourire des deux femmes. C’est dans un déhanchement sensuel que les deux artistes entament « La Baby Doll De Mon Idole », suivi de « Tomboy Manqué ». Les filles se balancent en rythme synchronisé sur le son emprunt de reggae de « Plurielle » qui nous renvoie à l’album A Bouche Que Veux-Tu. Le rythme s’accélère, les langues des serpents s’allument sous la forme d’ampoule style Edison comme des flammes sortant de leur gueule.

Les doigts en revolver, Brigitte nous ramène aux origines avec « Big Bang (Au pays des Candides) » issu de leur premier album Et Vous, Tu M’Aimes ? Cette belle énergie continue avec « Zelda » qui nous flashe d’une lumière stroboscopique rouge et blanche. Lorsque les premières notes d’« Hier Encore » retentissent, des explosions de joie jaillissent du public qui reprend le refrain et les applaudissements du duo. La scène est incroyablement lumineuse, parée d’une chaleur créole, à laquelle la chaleur humaine fait concurrence. C’est une véritable ovation au terme de cette chanson. Aurélie et Sylvie remercient, émues. Le noir se fait soudainement, et c’est sur le devant de la scène, côté cour, sous une douche blanche tamisée, que les chanteuses entonnent a cappella « Ma Benz », cette reprise du groupe NTM qui les a fait connaitre du grand public en 2010. Le chant et les rires sont mêlés, le bonheur les rend éblouissantes. La formation s’assoit ensuite en ligne sur le devant de la scène avec leurs quatre musiciens. Ces derniers, entièrement vêtus de jean’s, donne le second rythme de la soirée, plus intimiste. Tandis qu’ils sont assis, Aurélie et Sylvie ne peuvent s’empêcher de se lever et de danser sur le refrain de « Cœur De Chewing-Gum » que le public reprend, pour conclure ce titre dans une version plus reggae. C’est encore une ovation !

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« English Song », aux modaux volontairement imparfaits, permet astucieusement aux filles de présenter leurs musiciens : Grégory Maume à la batterie, muni d’un caxixi pour ce titre et de sa plus belle voix pour les chœurs, le guitariste Grégoire Mahé, Charlène Juarez au clavier et… oh mais quelle belle surprise ! Yan Gorodetzky à la basse (ex-Gush, je me disais bien que je connaissais cette frimousse…). Baignés dans un bleu profond, le voyage continue avec « Insomniaque » qui jongle entre jazz et un son presque hawaïen. Les musiciens quittent la scène, et laisse Aurélie au clavier et Sylvie à la guitare, sous une douche rose pâle pour une série de chansons très ciblées qui commence par « Monsieur Je T’Aime ». Et si on continuait à parler des hommes de nos vies ? Pas forcément les mieux, on fait ce qu’on peut… introduit « Mon Intime Étranger » et enfin « Carnivore » qu’Aurélie adresse au père de ses enfants, une déclaration d’amour douce et torturée. L’atmosphère se réchauffe et la musique prend les couleurs de l’Orient avec « La Morsure ». La danse mêle moments solo et synchro. Le taureau s’illumine, et les langues des serpents clignotent au rythme des youyous berbères d’Aurélie. Sur cette scène gorgée de lumière, elles enchaînent avec « Sauvez Ma Peau », dont les refrains sont applaudis par l’assemblée.

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Les premières notes de « Paris » commencent dans un épais noir transpercé rapidement de faisceaux blancs entremêlés. C’est le jeu de la séduction avec « J’Sais Pas », les filles se tournent autour et s’échangent l’espace scénique jusqu’à ce qu’Aurélie aille rejoindre le guitariste pour une danse qu’elle finit à genoux, telle une rock star endiablée, le fou rire en plus. Dos à dos, les douces notes d’« A Bouche Que Veux-Tu » annoncent le calme avant la tempête, et c’est toute la salle qui finit les bras en l’air. Face à face maintenant, elles offrent au public nancéien une danse tout en sensualité en introduction d’« Oh La La ». L’une de face, l’autre de dos, cette géométrie s’inverse au fur et à mesure des couplets. C’est l’hystérie dans la salle ! Merci Nancy ! On va voir si vous savez taper dans les mains maintenant. L’ambiance atteint alors son paroxysme, et L’Autre Canal tout entier frappe au rythme de « Battez-Vous ». Leur départ de la scène se fait sous un tonnerre d’applaudissements qui ne faiblira pas jusqu’au retour de Brigitte. Sylvie revient guitare en main, et Aurélie se positionne face au drum, véritablement touchées par cette ovation physique et sonore qui ne cesse. Merci beaucoup… Il faudra un certain temps avant qu’Aurélie ne puisse prendre la parole Combien sont déjà venus nous voir ici, à L’Autre Canal ? Les mains se lèvent, nombreuses. C’est comme de la famille, des amis qu’on a envie de revoir.

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Elles remercient un par un l’équipe technique de ce soir et ouvre enfin ce rappel avec « La Vengeance D’Une Louve ». Comme un au revoir difficile, elle termine l’une contre l’autre avec « Le Goût Du Sel De Tes Larmes ». Les musiciens les rejoignent une dernière fois en bord de scène pour un salut collégial. Avec ce 3ème album déjà disque d’or, Brigitte nous a offert une performance tout en contraste, entre légèreté et moments forts, rythmes endiablés et douceur, enchantement et intimité. Un voyage dans leur univers, un univers de filles, de femmes, de mères, de battantes. Elles n’ont pas à rougir de leur succès, car il est l’expression d’une communauté féminine libre, assumant ses choix et ses émotions. Merci Brigitte !

Brigitte :

Aurélie Saada.
Sylvie Hoarau.

Brigitte : Facebook / Twitter / Instagram / Site Officiel

Les photos de la soirée : ici.

Report et photos : Lucie G.