2017 – 13 titres – 41’44 Label : Caroline International Style : Pop Electro Origine : USA, Oklahoma, Tulsa Date de sortie de l’album : 13 octobre 2017
Notre avis : [star rating= »3.5″ max= »5″]
Par Mike S.
La chanteuse Annie Clark, plus connue aujourd’hui sous le pseudo St. Vincent, sort son 5e album, baptisé « Masseduction », le 6e si on y ajoute le projet réalisé avec l’ex-Talking Head, David Byrne. Un album provocateur de par sa couverture criarde écarlate mais tout à fait accessible au travers de ses 13 compositions mêlant le classicisme de la Pop internationale et l' »avant-gardisme » de la musique électronique.
A la manière de Coldplay ou de Peaches, St. Vincent multiplie les expériences sonores pour ne jamais être là où on l’y attend. Fini les petites balades Pop faciles avec deux claviers et une guitare. Elle aime les gros sons qui envahissent les moindres cm² d’une pièce. Gros beat sur Hang on me, en ouverture d’album, la voix d’Annie reste pour un temps douce et séductrice, un peu plaintive à la manière de Tori Amos. Ca ne va pas durer, Pills s’enchaîne sur une comptine pour adulte, voix saccadée, rythme ludique mais vif, et des textes évocateurs d’une société en perte de sens : « Pills to wake, pills to sleep, Pills, pills, pills every day of the week, Pills to walk, pills to think, Pills, pills, pills for the family » ! On a beau faire de la musique pour danser, on peut aussi y placer quelques messages bien sentis destiné à ouvrir les yeux des « masses » populaires, se comportant souvent un peu trop comme des moutons qu’on mène à l’abattoir. Le message se prolonge d’ailleurs sur le titre éponyme de l’album avec ce collage de mots et d’idées suggestives (Smokin’ Marlboros, Lolita is weeping, The bride is beautiful, etc).
Le single Los Angeless élargit le spectre puis le réduit, passant de généralités sur la vie délirante de Los Angeles (à travers les ravages de la chirurgie esthétique et de la superficialité) à un sujet peut-être plus personnel sur ce que St Vincent a vécu dans la ville des « anges » : « How can anybody have you and lose you? ». Le tout, sur fond de beat electro et de grosses guitares électriques. Un single surpuissant, sans doute le plus captivant de la chanteuse depuis longtemps. Carrément Hypnotique !
Dans sa globalité d’ailleurs, ce nouvel album de St. Vincent est le plus troublant et le plus destabilisant qu’elle ait pu enregistrer, n’hésitant pas à pousser jusqu’à la démesure ses mots et ses rythmes. On avait déjà pû apprécié ce regard acide sur l’album Strange Mercy en 2011, mais il y avait de la retenue, du respect, peut-être un peu d’empathie. Et surtout, la musique ne servait pas autant d’électrochoc. On sent bien avec Masseduction, une montée en puissance, un affranchissement des codes et des règles, pour lui permettre de s’exprimer en totale liberté. L’écriture est, dit-elle, le résultat de plusieurs années d’écriture, d’accumulation d’annotations dans un carnet, « des chansons nées de messages vocaux, de textos… ».
Alors bien sûr, la chanteuse ne tire pas un trait sur le passé, et s’autorise encore quelques moments d’émotions pures, teintés d’une mélancolie profonde, comme sur le titre Happy Birthday, Johnny, que l’on imagine là encore très personnel. Ou sur New York, avec ces mots d’amour perdus (« New York isn’t New York, Without you, love ») et ces chœurs, qui rappellent sans doute sa période Polyphonic Spree. Mais je pense qu’on retiendra plus de cet album, les moments les plus exaltants, et les plus dynamiques, comme encore sur la 2e partie de l’album, Fear the Future. Bien qu’ils soient sans doute répartis à part égal sur cet album bipolaire.
Encore peu connue en France, St Vincent mériterait pourtant un peu plus d’attention. Et Masseduction pourrait parfaitement servir de révélateur avec ses singles en forme d’uppercuts electro et ses balades empreintes d’émotion à fleur de peau.
Tracklist : 01 Hang On Me 02 Pills 03 Masseduction 04 Sugarboy 05 Los Ageless 05 Happy Birthday, Johnny 06 Savior 07 New York 08 Fear The Future 09 Young Lover 10 Dancing With A Ghost 11 Slow Disco 12 Smoking Section
St. Vincent – Masseduction
2017 – 13 titres – 41’44
Label : Caroline International
Style : Pop Electro
Origine : USA, Oklahoma, Tulsa
Date de sortie de l’album : 13 octobre 2017
Notre avis : [star rating= »3.5″ max= »5″]
Par Mike S.
La chanteuse Annie Clark, plus connue aujourd’hui sous le pseudo St. Vincent, sort son 5e album, baptisé « Masseduction », le 6e si on y ajoute le projet réalisé avec l’ex-Talking Head, David Byrne. Un album provocateur de par sa couverture criarde écarlate mais tout à fait accessible au travers de ses 13 compositions mêlant le classicisme de la Pop internationale et l' »avant-gardisme » de la musique électronique.
A la manière de Coldplay ou de Peaches, St. Vincent multiplie les expériences sonores pour ne jamais être là où on l’y attend. Fini les petites balades Pop faciles avec deux claviers et une guitare. Elle aime les gros sons qui envahissent les moindres cm² d’une pièce. Gros beat sur Hang on me, en ouverture d’album, la voix d’Annie reste pour un temps douce et séductrice, un peu plaintive à la manière de Tori Amos. Ca ne va pas durer, Pills s’enchaîne sur une comptine pour adulte, voix saccadée, rythme ludique mais vif, et des textes évocateurs d’une société en perte de sens : « Pills to wake, pills to sleep, Pills, pills, pills every day of the week, Pills to walk, pills to think, Pills, pills, pills for the family » ! On a beau faire de la musique pour danser, on peut aussi y placer quelques messages bien sentis destiné à ouvrir les yeux des « masses » populaires, se comportant souvent un peu trop comme des moutons qu’on mène à l’abattoir. Le message se prolonge d’ailleurs sur le titre éponyme de l’album avec ce collage de mots et d’idées suggestives (Smokin’ Marlboros, Lolita is weeping, The bride is beautiful, etc).
Le single Los Angeless élargit le spectre puis le réduit, passant de généralités sur la vie délirante de Los Angeles (à travers les ravages de la chirurgie esthétique et de la superficialité) à un sujet peut-être plus personnel sur ce que St Vincent a vécu dans la ville des « anges » : « How can anybody have you and lose you? ». Le tout, sur fond de beat electro et de grosses guitares électriques. Un single surpuissant, sans doute le plus captivant de la chanteuse depuis longtemps. Carrément Hypnotique !
Dans sa globalité d’ailleurs, ce nouvel album de St. Vincent est le plus troublant et le plus destabilisant qu’elle ait pu enregistrer, n’hésitant pas à pousser jusqu’à la démesure ses mots et ses rythmes. On avait déjà pû apprécié ce regard acide sur l’album Strange Mercy en 2011, mais il y avait de la retenue, du respect, peut-être un peu d’empathie. Et surtout, la musique ne servait pas autant d’électrochoc. On sent bien avec Masseduction, une montée en puissance, un affranchissement des codes et des règles, pour lui permettre de s’exprimer en totale liberté. L’écriture est, dit-elle, le résultat de plusieurs années d’écriture, d’accumulation d’annotations dans un carnet, « des chansons nées de messages vocaux, de textos… ».
Alors bien sûr, la chanteuse ne tire pas un trait sur le passé, et s’autorise encore quelques moments d’émotions pures, teintés d’une mélancolie profonde, comme sur le titre Happy Birthday, Johnny, que l’on imagine là encore très personnel. Ou sur New York, avec ces mots d’amour perdus (« New York isn’t New York, Without you, love ») et ces chœurs, qui rappellent sans doute sa période Polyphonic Spree. Mais je pense qu’on retiendra plus de cet album, les moments les plus exaltants, et les plus dynamiques, comme encore sur la 2e partie de l’album, Fear the Future. Bien qu’ils soient sans doute répartis à part égal sur cet album bipolaire.
Encore peu connue en France, St Vincent mériterait pourtant un peu plus d’attention. Et Masseduction pourrait parfaitement servir de révélateur avec ses singles en forme d’uppercuts electro et ses balades empreintes d’émotion à fleur de peau.
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Line-up :
Annie Clark
Tracklist :
01 Hang On Me
02 Pills
03 Masseduction
04 Sugarboy
05 Los Ageless
05 Happy Birthday, Johnny
06 Savior
07 New York
08 Fear The Future
09 Young Lover
10 Dancing With A Ghost
11 Slow Disco
12 Smoking Section