27e édition du Festival La Route du Rock
Lieu : Saint-Père (35)
Du 17 au 20 août 2017
Notre avis :
Par Mike S.
27e édition de la Route du Rock… Et les organisateurs sont toujours décidés à nous surprendre malgré les années qui passent. PJ Harvey, par exemple, on en parle depuis des années, mais échaudé par l’affaire Bjork, on n’avait arrêté d’y croire. Alors pour cette nouvelle édition, on croisait les doigts, on portait son gri-gri préféré autour du cou depuis deux mois, et on espérait enfin que la pluie ne serait pas de la partie !
A 19h00, le Fort commence à se remplir de milliers de festivalier, et le soleil se bat contre les nuages et les vents musclés. Sur la scène du Fort, deux heures plutôt, j’avais eu l’occasion de voir les balances du concert de FOXYGEN. Jonathan Rado, le chanteur charismatique du groupe californien, n’était alors pas encore maquillé et habillé pour le show. Il ne faisait que régler les derniers détails, tel un chef d’orchestre. Sam France, quoi que discret, était tout aussi attentif aux derniers reglage, derrière ses claviers. On pouvait alors s’attendre à une performance d’une grande qualité. Et les quelques milliers de spectateurs déjà en place n’ont pas été déçu. Encore peu connu, malgré ses 4 albums au compteur, le groupe marque fortement son auditoire. Sa musique, entre pop orchestrale et rock baroque, rappelle tour à tour de précédentes affiches de ce festival, tels que The Divine Comedy, Suede ou encore Pulp. Les fortes personnalités des leaders de ces trois groupes, sans oublier Bowie, ont sans doute forgé celle de Jonathan Rado. Hang, le dernier album sorti cette année, est au coeur du set de ce soir. On y trouve un concentré de belles balades Pop, présentées sous une forme théâtrale et sophistiquée. Cette atmosphère Pop so british nous ramène aux heures les plus Brit Pop du Festival dans les années 90, à l’époque de la 6e ou 7e édition. On rêverait de revoir les Bluetones, Marion, Boo Radleys, Divine Comedy ou Pulp refouler ces planches. Une idée de Festival nostalgique nostalgique !
De fait, c’est quasiment 20 ans après sa première venue à Saint-Malo, à l’époque de Is This Desire ?, que la chanteuse anglaise âgée maintenant de 47 ans est de retour ici. Devenue une énorme star internationale. Son dernier album, The Hope Six, sorti en 2016, l’a définitivement consacrée comme une des grandes artistes de sa génération. C’est donc sans doute la meilleure occasion de revoir la diva du Rock, accompagnée de son saxophone et de ses musiciens hors pairs. Le saxo est comme un retour aux sources, la chanteuse ayant débutée avec cet instrument dans ses premiers groupes.
Pendant ce concert magique, la chanteuse nous enchante avec ses meilleurs titres, ceux extraits de The Hope Six tout d’abord, qui introduisent le set à trois reprises : Chain of Keys, The Ministry of Defence, The Community of Hope. De quoi nous mettre en condition dans les 10 premieres minutes, sur fond de saxo, grosses caisses et guitares électriques. Le public est immédiatement hypnotisé par les charmes de sa voix, de ses compositions et de la mise en scène superbement orchestrée, en noir et blanc.
Les Festivaliers sont maintenant tous arrivés pour ne pas manquer la tête d’affiche de la soirée, qui a choisi de jouer très tôt ce soir, alors que le soleil s’affiche encore avec une certaine force. On n’arrive déjà quasiment plus à circuler aux abords de la scène du Fort. Cela présage d’un bon résultat en terme d’entrées, pour un festival qui joue régulièrement avec le feu. Plus de 10.000 personnes très certainement écoutent et regardent le concert avec respect !
La chanteuse continue son show en nous faisant replonger dans sa discographie faisant des aller-retour en 2004 avec Shame (Uh Huh Her), en 2011 avec All and Everyone, The Glorious Land et The Words That Maketh Murder (Let England Shake), en 2007 avec Dear Darkness (White Chalk). Les fans de chaque époque sont ainsi comblés. Même les plus anciens de la premiere époque : Down by the Water, 50ft Queenie ou encore To Bring You My Love se rappellent à notre bon souvenir, entre guitares Rock électrisées et orgues mélancoliques. Si ce n’est la grosse difficulté à voir quelque chose de ce concert dans cette masse populaire, on n’en est pas moins totalement ravi de ce concert aux charmes multiples !
Nouveauté depuis quelques éditions, une seconde scène a pris place à l’autre bout du Fort. La Scène des Remparts accueille son premier invité. Il s’agit de FROTH, second groupe californien, originaire de Los Angeles, auteur d’un récent 3e album, baptisé Outside (Briefly). Le groupe propose un Rock atmosphérique marqué par la Noisy Pop de groupes mythiques tels que Slowdive ou Ride, à qui le groupe fera une petite référence en fin de set. Le public découvre ce groupe avec un peu de distance, plus intéressé à aller chercher qui une bière, qui un sandwich et à les savourer sur un coin de pelouse (ah oups, il n’y en as plus !). Froth sert donc d’ambiance pour le repas en attendant l’arrivée de Thee Oh-Sees.
Mais avant cela, d’autres découvertes nous attendent. A commencer par CAR SEAT HEARDEST, pourtant déjà auteur d’une dizaine d’albums dont la plupart téléchargeables librement sur bandcamp. Avec ce groupe, on reste en Amérique, mais le registre change des Froth ou des Foxygen. Le groupe originaire de Seattle propose un Rock indépendant assez stylé sur des rythmes vifs et répétitifs parfois (Vincent), low-fi et hypnotiques à d’autres (Drunk Drivers…), rappelant sur ces moments, des groupes qui les ont volontairement influencés (Pavement, Dinosaur Jr, Yo La Tengo…).
Les compositions sont construites autour de la puissance des guitares qui donnent l’impression parfois d’être domptées, alors qu’à d’autres instants, les fauves sont lâchés et les mélodies partent en larsen. Il y a de la force, de la densité dans la musique de Will Toledo, sous ses faux airs d’intello, rappelant au passage Mark Oliver Everett avec ses lunettes et ses compositions torturées. On passe un vrai bon moment.
Après 4 concerts dont le point commun était très certainement le perfectionnisme, on passe à tout autre chose maintenant, avec IDLES. Et on n’en repartira plus. Avec un album intitulé Brutalism, les anglais ne trompent pas leur monde et nous envoient dans les cordes mille fois avant de nous laisser KO. La musique est clairement brutale, exhumant au passage l’esprit du Punk avec tous ses stigmates, de la rapidité du rythme aux paroles enragées, non sans humour, en passant par une furieuses envie de tout casser.
Si à cet instant de la soirée, certains avaient déjà envie de dormir, autant dire qu’ils allaient devoir remettre leur projet à plus tard ! Moins de 3/4 d’heure de concert pour déverser l’intégralité de leur répertoire !
Les musiciens ne tiennent pas en place autour de leur chanteur. Les guitaristes sont comme des flibustiers, remontés à l’adrénaline, à l’abordage d’un galion rempli d’or. C’est de la folie pure !
Et comme la folie est communicative, elle se trasmets d’une scène à l’autre, avec l’arrivée du Rock garage de THEE OH SEES ! Les américains conduits par John Dwyer affichent 20 ans d’existence. Et sur scène, l’impression visuelle est tout à fait exceptionnelle, puisque les musiciens se placent en ligne sur le devant : le guitariste-chanteur à un bout, le bassiste à l’autre, et au milieu, deux batteries qui donnent un rythme enragé et frénétique. Ajoutez à cela le même John Dwyer qui ne tient pas une seconde en place, malmenant sa guitare transparente et jouant avec les traits de son visage, sous des faux airs de Robin Williams. Décidément ce soir, les USA et la Californie en particulier sont bien représentés à la Route du Rock ! Et dans ce dernier concert de la soirée, il y a de la technique, de la puissance, du rythme, de la bonne humeur, autant d’ingrédients pour passer une p… de bonne fin de soirée avec cet adolescent attardé ses musiciens passionnés.
The Ohsees, devenu The Oh Sees, nous donne une vrai leçon de Rock pour cette premiere soirée au Fort de St Père de la 27e édition de la Route du Rock. Le public est encore nombreux à ce moment de la soirée, toujours curieux et avide de découverte. Et comme le festival semblait sous le signe de la Californie ce soir, c’est avec un dernier californien que le festival se referme ce soir. DJ Shadow, un des plus anciens Dj du circuit et auteur, en 2016, d’un nouvel album, The Mountain Will Fall. De quoi vous retirer les dernières fourmis dans les jambes jusque tard dans la nuit !
Site officiel du Festival
Bilan des organisateurs :
Voici le bilan chiffré de la Route du Rock – Collection Été #27 qui s’est déroulée du 17 au 20 août 2017 à Saint-Malo :
– Jeudi 17 Août : 950 spectateurs et professionnels à la Nouvelle Vague de Saint-Malo (complet)
– Vendredi 18, samedi 19 et dimanche 20 Août au Fort de Saint-Père : 26700 spectateurs et professionnels
– Vendredi 18, samedi 19 et dimanche 20 Août à la Plage Arte Concert : 7500 spectateurs
27e édition du Festival La Route du Rock
Lieu : Saint-Père (35)
Du 17 au 20 août 2017
Notre avis :
Par Mike S.
27e édition de la Route du Rock… Et les organisateurs sont toujours décidés à nous surprendre malgré les années qui passent. PJ Harvey, par exemple, on en parle depuis des années, mais échaudé par l’affaire Bjork, on n’avait arrêté d’y croire. Alors pour cette nouvelle édition, on croisait les doigts, on portait son gri-gri préféré autour du cou depuis deux mois, et on espérait enfin que la pluie ne serait pas de la partie !
A 19h00, le Fort commence à se remplir de milliers de festivalier, et le soleil se bat contre les nuages et les vents musclés. Sur la scène du Fort, deux heures plutôt, j’avais eu l’occasion de voir les balances du concert de FOXYGEN. Jonathan Rado, le chanteur charismatique du groupe californien, n’était alors pas encore maquillé et habillé pour le show. Il ne faisait que régler les derniers détails, tel un chef d’orchestre. Sam France, quoi que discret, était tout aussi attentif aux derniers reglage, derrière ses claviers. On pouvait alors s’attendre à une performance d’une grande qualité. Et les quelques milliers de spectateurs déjà en place n’ont pas été déçu. Encore peu connu, malgré ses 4 albums au compteur, le groupe marque fortement son auditoire. Sa musique, entre pop orchestrale et rock baroque, rappelle tour à tour de précédentes affiches de ce festival, tels que The Divine Comedy, Suede ou encore Pulp. Les fortes personnalités des leaders de ces trois groupes, sans oublier Bowie, ont sans doute forgé celle de Jonathan Rado. Hang, le dernier album sorti cette année, est au coeur du set de ce soir. On y trouve un concentré de belles balades Pop, présentées sous une forme théâtrale et sophistiquée. Cette atmosphère Pop so british nous ramène aux heures les plus Brit Pop du Festival dans les années 90, à l’époque de la 6e ou 7e édition. On rêverait de revoir les Bluetones, Marion, Boo Radleys, Divine Comedy ou Pulp refouler ces planches. Une idée de Festival nostalgique nostalgique !
De fait, c’est quasiment 20 ans après sa première venue à Saint-Malo, à l’époque de Is This Desire ?, que la chanteuse anglaise âgée maintenant de 47 ans est de retour ici. Devenue une énorme star internationale. Son dernier album, The Hope Six, sorti en 2016, l’a définitivement consacrée comme une des grandes artistes de sa génération. C’est donc sans doute la meilleure occasion de revoir la diva du Rock, accompagnée de son saxophone et de ses musiciens hors pairs. Le saxo est comme un retour aux sources, la chanteuse ayant débutée avec cet instrument dans ses premiers groupes.
Pendant ce concert magique, la chanteuse nous enchante avec ses meilleurs titres, ceux extraits de The Hope Six tout d’abord, qui introduisent le set à trois reprises : Chain of Keys, The Ministry of Defence, The Community of Hope. De quoi nous mettre en condition dans les 10 premieres minutes, sur fond de saxo, grosses caisses et guitares électriques. Le public est immédiatement hypnotisé par les charmes de sa voix, de ses compositions et de la mise en scène superbement orchestrée, en noir et blanc.
Les Festivaliers sont maintenant tous arrivés pour ne pas manquer la tête d’affiche de la soirée, qui a choisi de jouer très tôt ce soir, alors que le soleil s’affiche encore avec une certaine force. On n’arrive déjà quasiment plus à circuler aux abords de la scène du Fort. Cela présage d’un bon résultat en terme d’entrées, pour un festival qui joue régulièrement avec le feu. Plus de 10.000 personnes très certainement écoutent et regardent le concert avec respect !
La chanteuse continue son show en nous faisant replonger dans sa discographie faisant des aller-retour en 2004 avec Shame (Uh Huh Her), en 2011 avec All and Everyone, The Glorious Land et The Words That Maketh Murder (Let England Shake), en 2007 avec Dear Darkness (White Chalk). Les fans de chaque époque sont ainsi comblés. Même les plus anciens de la premiere époque : Down by the Water, 50ft Queenie ou encore To Bring You My Love se rappellent à notre bon souvenir, entre guitares Rock électrisées et orgues mélancoliques. Si ce n’est la grosse difficulté à voir quelque chose de ce concert dans cette masse populaire, on n’en est pas moins totalement ravi de ce concert aux charmes multiples !
Nouveauté depuis quelques éditions, une seconde scène a pris place à l’autre bout du Fort. La Scène des Remparts accueille son premier invité. Il s’agit de FROTH, second groupe californien, originaire de Los Angeles, auteur d’un récent 3e album, baptisé Outside (Briefly). Le groupe propose un Rock atmosphérique marqué par la Noisy Pop de groupes mythiques tels que Slowdive ou Ride, à qui le groupe fera une petite référence en fin de set. Le public découvre ce groupe avec un peu de distance, plus intéressé à aller chercher qui une bière, qui un sandwich et à les savourer sur un coin de pelouse (ah oups, il n’y en as plus !). Froth sert donc d’ambiance pour le repas en attendant l’arrivée de Thee Oh-Sees.
Mais avant cela, d’autres découvertes nous attendent. A commencer par CAR SEAT HEARDEST, pourtant déjà auteur d’une dizaine d’albums dont la plupart téléchargeables librement sur bandcamp. Avec ce groupe, on reste en Amérique, mais le registre change des Froth ou des Foxygen. Le groupe originaire de Seattle propose un Rock indépendant assez stylé sur des rythmes vifs et répétitifs parfois (Vincent), low-fi et hypnotiques à d’autres (Drunk Drivers…), rappelant sur ces moments, des groupes qui les ont volontairement influencés (Pavement, Dinosaur Jr, Yo La Tengo…).
Les compositions sont construites autour de la puissance des guitares qui donnent l’impression parfois d’être domptées, alors qu’à d’autres instants, les fauves sont lâchés et les mélodies partent en larsen. Il y a de la force, de la densité dans la musique de Will Toledo, sous ses faux airs d’intello, rappelant au passage Mark Oliver Everett avec ses lunettes et ses compositions torturées. On passe un vrai bon moment.
Après 4 concerts dont le point commun était très certainement le perfectionnisme, on passe à tout autre chose maintenant, avec IDLES. Et on n’en repartira plus. Avec un album intitulé Brutalism, les anglais ne trompent pas leur monde et nous envoient dans les cordes mille fois avant de nous laisser KO. La musique est clairement brutale, exhumant au passage l’esprit du Punk avec tous ses stigmates, de la rapidité du rythme aux paroles enragées, non sans humour, en passant par une furieuses envie de tout casser.
Si à cet instant de la soirée, certains avaient déjà envie de dormir, autant dire qu’ils allaient devoir remettre leur projet à plus tard ! Moins de 3/4 d’heure de concert pour déverser l’intégralité de leur répertoire !
Les musiciens ne tiennent pas en place autour de leur chanteur. Les guitaristes sont comme des flibustiers, remontés à l’adrénaline, à l’abordage d’un galion rempli d’or. C’est de la folie pure !
Et comme la folie est communicative, elle se trasmets d’une scène à l’autre, avec l’arrivée du Rock garage de THEE OH SEES ! Les américains conduits par John Dwyer affichent 20 ans d’existence. Et sur scène, l’impression visuelle est tout à fait exceptionnelle, puisque les musiciens se placent en ligne sur le devant : le guitariste-chanteur à un bout, le bassiste à l’autre, et au milieu, deux batteries qui donnent un rythme enragé et frénétique. Ajoutez à cela le même John Dwyer qui ne tient pas une seconde en place, malmenant sa guitare transparente et jouant avec les traits de son visage, sous des faux airs de Robin Williams. Décidément ce soir, les USA et la Californie en particulier sont bien représentés à la Route du Rock ! Et dans ce dernier concert de la soirée, il y a de la technique, de la puissance, du rythme, de la bonne humeur, autant d’ingrédients pour passer une p… de bonne fin de soirée avec cet adolescent attardé ses musiciens passionnés.
The Ohsees, devenu The Oh Sees, nous donne une vrai leçon de Rock pour cette premiere soirée au Fort de St Père de la 27e édition de la Route du Rock. Le public est encore nombreux à ce moment de la soirée, toujours curieux et avide de découverte. Et comme le festival semblait sous le signe de la Californie ce soir, c’est avec un dernier californien que le festival se referme ce soir. DJ Shadow, un des plus anciens Dj du circuit et auteur, en 2016, d’un nouvel album, The Mountain Will Fall. De quoi vous retirer les dernières fourmis dans les jambes jusque tard dans la nuit !
Site officiel du Festival
Bilan des organisateurs :
Voici le bilan chiffré de la Route du Rock – Collection Été #27 qui s’est déroulée du 17 au 20 août 2017 à Saint-Malo :
– Jeudi 17 Août : 950 spectateurs et professionnels à la Nouvelle Vague de Saint-Malo (complet)
– Vendredi 18, samedi 19 et dimanche 20 Août au Fort de Saint-Père : 26700 spectateurs et professionnels
– Vendredi 18, samedi 19 et dimanche 20 Août à la Plage Arte Concert : 7500 spectateurs