JAD WIO en concert
+ MR D. & THE FANGS
+ BED BUNKER
+ TCHEWSKY & WOOD
Salle : L’UBU
Lieu : Rennes (35)
25 mars 2017
Notre avis :
Par Mike S. et Estelle R.
JAD WIO en concert ! Non, vous ne rêvez pas ! Le représentant emblématique du Batcave en France au début des années 80 était à Rennes pour un concert unique, dix ans après la sortie de son dernier album « Sex Magik, Histoire de Lilith Von Sirius » ! Autant dire que les fans s’étaient précipités sur les billets. D’autant que cerise sur le gâteau, il assurait lui-même la première partie avec son autre groupe, Mr D & The Fangs.
Mais il n’y avait pas qu’une seule cerise sur cet immense gâteau, qui aurait très bien pu fêter les 35 ans de la création de Jad Wio ! Pour cette soirée de fête organisée par IDO Spectacle, deux autres groupes sont passés par la scène principale de l’Ubu ou par la petite scène du fond avec côté du bar.
On y a ainsi découvert Tchewsky & Wood, un duo étonnant composé de Gaël Desbois (composition, batterie) et Marina Keltchewsky (textes, chant, batterie) qui nous ont présenté leur vision de la Cold Wave au XXIe siècle. Leurs compositions sont binaires et brutales, la voix grave et froide de Marina vous glace le sang pendant que son visage angélique vous le réchauffe lentement. C’est dans des langues slaves que la musique sombre de Tchewsky & Wood prend tout son sens, dans ce climat en clair-obscur, rappelant ainsi la grande époque de Siouxsie ou d’Anne Clark, avec ce qu’il faut de moderne et d’intense pour y inscrire sa propre signature. Excellente rencontre musicale !
Second groupe découvert ce soir, Bed Bunker. Duo aussi, dans un registre beaucoup plus noisy, mais tout aussi Dark, puisque Franck Headon et JB Polidoro proposaient un set 100 % guitares dans un style Post Punk bourré d’énergie, la voix branchée sur une vieux micro vintage qui renforce le style intemporel de la musique de Ben Bunker.
Si au premier abord, les titres donnent l’impression d’une grande similitude, ils n’en ont pas moins montré une vision moderne d’un genre ancien dont on retrouve les racines dans les années 80 et 90. Le style y est rêche, abrupte et s’est finalement trouvé une filiation directe avec le début du set de Jad Wio qui reviendra abondamment sur ses années 80.
Mais bien entendu, malgré la qualité certaine de ces deux groupes, les quelques 300 fans présents ce soir avaient pris leur billet pour y entendre Denis Bortek et sa voix envoûtante. Et pour le coup, les amateurs en avaient deux fois plus pour le même prix, puisque Denis a proposé deux concerts. Le premier avec son « side project » baptisé Mr D. & The Fangs, quatuor baroque qui emprunte son style au Jad Wio de Monstre-Toi (1995). Le second avec Christophe K-Bye, pour reformer le temps d’un concert, le duo mythique JAD WIO.
Bienvenus dans « un univers baroque, excentrique, extravagant«
C’est ainsi qu’est décrit, par Christophe K-Bye, l’univers musical dans lequel Bortek l’a entraîné depuis quelques décennies maintenant, et qu’il réinvente sans cesse, au gré de son imagination. Pour son nouveau projet, Mr D. & The Fangs, avec un « D » comme Denis, Mr Bortek nous replonge dans l’histoire imaginée par Stevenson, L’Étrange Cas du docteur Jekyll et de M. Hyde, pour lequel il en a fait une interprétation totalement libre.
Le spectacle s’appuie sur l’album 1888 sorti en 2016, et propose ainsi un concert totalement inédit, avec des titres évocateurs comme Etrange, Assassine, Horreur, Funérailles… Chapeau haut de forme, jaquette 18e s’ajoutent discrètement à l’univers baroque de Cabaret que Denis aime insuffler à ses concerts. Pas d’extravagance, cette fois, juste de la musique et de la bonne humeur, avec un style rétro, presque Rock’n’Roll parfois. Denis est tout sourire. Très heureux sans doute de voir combien le public a répondu présent, malgré le poids des années qui passent.
Douze titres sont passés ainsi en « revue » avec un rappel provoqué par Denis, sur une reprise singulière de She’s my witch (1958), d’un bluesman oublié, Kip Tyler. Une nouvelle façon de nous inviter dans le processus créatif de Bortek.
Il est alors plus de 23h30 quand le spectacle de JAD WIO débute enfin à l’UBU. Enfin étant un bien grand mot, tant la soirée a été riche en découverte et en sons de qualité. JAD WIO se transformant ainsi en bouquet final, avec une formation revue en duo, avec Christophe, assis sur une chaise avec sa guitare, et Denis, plus mobile, qui n’a fait que échanger sa jaquette de Monsieur Loyal, pour une autre noir, plus cintrée encore.
Chauffé par la première partie de soirée, Denis entre dans le concert avec une énergie impressionnante, sur un répertoire qui repart des débuts, avec Taiba, Bugs, Rythm’n box bunny, trois titres issus du tout premier album du groupe, Cellar dance (1985). Imaginez le ravissement qui envahit le public ! Retour aux années batcave, en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Ambiance sombre, maquillage vif et rythmique electro-indus ! Tous les ingrédients sont là ! La rythmique est d’ailleurs assuré par un vieux lecteur à bandes magnétique, que Bortek actionne avec une télécommande fixée au micro.
L’enchaînement se fait alors très facilement puisque le groupe a choisi dans sa set list, de poursuivre avec des titres de Contact, le second album, avec à suivre L’amour à la hâte, Version X et Ride on. De quoi réjouir le dernier indécis de la soirée ! Et pour rester dans l’esprit, Bortek ajoute à sa liste, Avalanches, un titre plus récent mais terriblement revival – 2007… – qui s’intègre totalement à l’atmosphère générale mise en place depuis le début du set.
Fleur de Métal arrive alors comme un cheveux sur la soupe. Mais un beau cheveux doux et soyeux ! Et tout le public va le reprendre en chœur, tout comme il le fera à la puissance mille, avec Priscilla ou Ophélie, les premiers titres des faces A et B, de Contact, une fois encore.
Autant dire qu’à ce moment du concert, on est certain d’assister à un Best Of de Jad Wio en Live. Un best of qui aurait tres bien pu être enregistré et conserver pour la postérité, plus encore que le Cosmic Show ou le Live à la Dolce Vita, de par son caractère quasi définitif !
Pour parfaire la soirée, et en faire un Must of, un ou deux extraits de Monstre-toi auraient pu venir agrémenter la soirée. Pour mon plaisir personnel, très certainement ! Mais ce ne sera pas le cas, le duo préférant rester sur la partie la plus Coldwave de l’histoire de Jad Wio, et revenant sur une reprise très réussie, très épurée de Paint It, Black des Stones, que le groupe avait chanté à ses débuts (Colours in my dream – 1985 – sur le label L’Invitation au suicide).
Le concert se termine vers 1h00 du mat, sur les notes acoustiques de Ophélie, qui sera plus chanté par le public que par Denis. Un moment vraiment frissonnant ! J’étais là !, me disais-je mentalement…
Vraiment merci à IDO spectacle d’avoir organisé cette soirée d’exception qui restera longtemps dans les petits carnets du Rock’n’Roll ! Mais pour cela, égoïstement, je me dis qu’il faudrait que cela reste un moment unique ! 😉
Plus de photos de…
JAD WIO en concert
+ MR D. & THE FANGS
+ BED BUNKER
+ TCHEWSKY & WOOD
Salle : L’UBU
Lieu : Rennes (35)
25 mars 2017
Notre avis :
Par Mike S. et Estelle R.
JAD WIO en concert ! Non, vous ne rêvez pas ! Le représentant emblématique du Batcave en France au début des années 80 était à Rennes pour un concert unique, dix ans après la sortie de son dernier album « Sex Magik, Histoire de Lilith Von Sirius » ! Autant dire que les fans s’étaient précipités sur les billets. D’autant que cerise sur le gâteau, il assurait lui-même la première partie avec son autre groupe, Mr D & The Fangs.
Mais il n’y avait pas qu’une seule cerise sur cet immense gâteau, qui aurait très bien pu fêter les 35 ans de la création de Jad Wio ! Pour cette soirée de fête organisée par IDO Spectacle, deux autres groupes sont passés par la scène principale de l’Ubu ou par la petite scène du fond avec côté du bar.
On y a ainsi découvert Tchewsky & Wood, un duo étonnant composé de Gaël Desbois (composition, batterie) et Marina Keltchewsky (textes, chant, batterie) qui nous ont présenté leur vision de la Cold Wave au XXIe siècle. Leurs compositions sont binaires et brutales, la voix grave et froide de Marina vous glace le sang pendant que son visage angélique vous le réchauffe lentement. C’est dans des langues slaves que la musique sombre de Tchewsky & Wood prend tout son sens, dans ce climat en clair-obscur, rappelant ainsi la grande époque de Siouxsie ou d’Anne Clark, avec ce qu’il faut de moderne et d’intense pour y inscrire sa propre signature. Excellente rencontre musicale !
Second groupe découvert ce soir, Bed Bunker. Duo aussi, dans un registre beaucoup plus noisy, mais tout aussi Dark, puisque Franck Headon et JB Polidoro proposaient un set 100 % guitares dans un style Post Punk bourré d’énergie, la voix branchée sur une vieux micro vintage qui renforce le style intemporel de la musique de Ben Bunker.
Si au premier abord, les titres donnent l’impression d’une grande similitude, ils n’en ont pas moins montré une vision moderne d’un genre ancien dont on retrouve les racines dans les années 80 et 90. Le style y est rêche, abrupte et s’est finalement trouvé une filiation directe avec le début du set de Jad Wio qui reviendra abondamment sur ses années 80.
Mais bien entendu, malgré la qualité certaine de ces deux groupes, les quelques 300 fans présents ce soir avaient pris leur billet pour y entendre Denis Bortek et sa voix envoûtante. Et pour le coup, les amateurs en avaient deux fois plus pour le même prix, puisque Denis a proposé deux concerts. Le premier avec son « side project » baptisé Mr D. & The Fangs, quatuor baroque qui emprunte son style au Jad Wio de Monstre-Toi (1995). Le second avec Christophe K-Bye, pour reformer le temps d’un concert, le duo mythique JAD WIO.
Bienvenus dans « un univers baroque, excentrique, extravagant«
C’est ainsi qu’est décrit, par Christophe K-Bye, l’univers musical dans lequel Bortek l’a entraîné depuis quelques décennies maintenant, et qu’il réinvente sans cesse, au gré de son imagination. Pour son nouveau projet, Mr D. & The Fangs, avec un « D » comme Denis, Mr Bortek nous replonge dans l’histoire imaginée par Stevenson, L’Étrange Cas du docteur Jekyll et de M. Hyde, pour lequel il en a fait une interprétation totalement libre.
Le spectacle s’appuie sur l’album 1888 sorti en 2016, et propose ainsi un concert totalement inédit, avec des titres évocateurs comme Etrange, Assassine, Horreur, Funérailles… Chapeau haut de forme, jaquette 18e s’ajoutent discrètement à l’univers baroque de Cabaret que Denis aime insuffler à ses concerts. Pas d’extravagance, cette fois, juste de la musique et de la bonne humeur, avec un style rétro, presque Rock’n’Roll parfois. Denis est tout sourire. Très heureux sans doute de voir combien le public a répondu présent, malgré le poids des années qui passent.
Douze titres sont passés ainsi en « revue » avec un rappel provoqué par Denis, sur une reprise singulière de She’s my witch (1958), d’un bluesman oublié, Kip Tyler. Une nouvelle façon de nous inviter dans le processus créatif de Bortek.
Il est alors plus de 23h30 quand le spectacle de JAD WIO débute enfin à l’UBU. Enfin étant un bien grand mot, tant la soirée a été riche en découverte et en sons de qualité. JAD WIO se transformant ainsi en bouquet final, avec une formation revue en duo, avec Christophe, assis sur une chaise avec sa guitare, et Denis, plus mobile, qui n’a fait que échanger sa jaquette de Monsieur Loyal, pour une autre noir, plus cintrée encore.
Chauffé par la première partie de soirée, Denis entre dans le concert avec une énergie impressionnante, sur un répertoire qui repart des débuts, avec Taiba, Bugs, Rythm’n box bunny, trois titres issus du tout premier album du groupe, Cellar dance (1985). Imaginez le ravissement qui envahit le public ! Retour aux années batcave, en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Ambiance sombre, maquillage vif et rythmique electro-indus ! Tous les ingrédients sont là ! La rythmique est d’ailleurs assuré par un vieux lecteur à bandes magnétique, que Bortek actionne avec une télécommande fixée au micro.
L’enchaînement se fait alors très facilement puisque le groupe a choisi dans sa set list, de poursuivre avec des titres de Contact, le second album, avec à suivre L’amour à la hâte, Version X et Ride on. De quoi réjouir le dernier indécis de la soirée ! Et pour rester dans l’esprit, Bortek ajoute à sa liste, Avalanches, un titre plus récent mais terriblement revival – 2007… – qui s’intègre totalement à l’atmosphère générale mise en place depuis le début du set.
Fleur de Métal arrive alors comme un cheveux sur la soupe. Mais un beau cheveux doux et soyeux ! Et tout le public va le reprendre en chœur, tout comme il le fera à la puissance mille, avec Priscilla ou Ophélie, les premiers titres des faces A et B, de Contact, une fois encore.
Autant dire qu’à ce moment du concert, on est certain d’assister à un Best Of de Jad Wio en Live. Un best of qui aurait tres bien pu être enregistré et conserver pour la postérité, plus encore que le Cosmic Show ou le Live à la Dolce Vita, de par son caractère quasi définitif !
Pour parfaire la soirée, et en faire un Must of, un ou deux extraits de Monstre-toi auraient pu venir agrémenter la soirée. Pour mon plaisir personnel, très certainement ! Mais ce ne sera pas le cas, le duo préférant rester sur la partie la plus Coldwave de l’histoire de Jad Wio, et revenant sur une reprise très réussie, très épurée de Paint It, Black des Stones, que le groupe avait chanté à ses débuts (Colours in my dream – 1985 – sur le label L’Invitation au suicide).
Le concert se termine vers 1h00 du mat, sur les notes acoustiques de Ophélie, qui sera plus chanté par le public que par Denis. Un moment vraiment frissonnant ! J’étais là !, me disais-je mentalement…
Vraiment merci à IDO spectacle d’avoir organisé cette soirée d’exception qui restera longtemps dans les petits carnets du Rock’n’Roll ! Mais pour cela, égoïstement, je me dis qu’il faudrait que cela reste un moment unique ! 😉
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