François Staal au Trianon
+ Emilie Marsh
+ Inès Désorages et Céline Tolosa
Date : 23.10.2016
Lieu : IDF, Paris (75)
Style : Rock Folk.
Notre avis :
Par Annie Claire Hilga
Après avoir « fait » deux fois l’Olympia, François Staal s’offre le Trianon pour sa sortie d’album « L’incertain » ce dimanche 23 octobre 2016.
François Staal a noué des liens avec de jeunes et jolies chanteuses qui ont fait ses premières parties lors de ses concerts sur la Péniche Antipode. Ainsi il a fait venir Inès Désorages et Céline Tolosa en lever de rideau, et Emilie Marsh en vedette américaine, comme on disait à l’époque du «miousic hall».
Poésie, rock, tendresse et beauté au programme du Trianon.
Inès Désorages et Céline Tolosa ouvrent la soirée avec une chanson chacune, puis la jeune rockeuse dont la France entière suit l’ascension, Emilie Marsh, fait une première partie très harmonieuse, très douce, bien assurée, et plutôt complémentaire de la musique rock/blues de François Staal.
Emilie Marsh, la tendre rockeuse
Telle une Valérie Lagrange des temps actuels, Emilie Marsh ose le rock. Portant sa guitare électrique bas sur la cuisse, elle embrasse le premier soir. Je plaisante à peine, elle en a fait une chanson. Avec Etienne Champollion aux claviers et Mathieu Chrétien à la batterie, nous avons eu un bel échantillon de chansons rock féminin très chic, très ordonnancé qui ne perd rien de sa chaleur pour autant. Emilie prend parfois une moue très Mireille Darc (voir sa nouvelle coupe de cheveux) pour chanter « Goodbye Comedy ». Tout cela nous enchante, la voix de la demoiselle, très sûre, fine et sentant ses heures de peaufinage, la musique riche et les arrangements ciselés d’Etienne Champollion.
Blues, poésie et rock français, François Staal
Un concert de François Staal commence toujours par une mise en ambiance sonore, un long instrumental qui installe l’atmosphère des chansons. Les sons arrivent de toutes parts, se prolongent pour se conjuguer, on se sent rapidement dans un climat ténébreux, langoureux, dans lequel le poète maudit va chanter ses textes. « Des lianes envahissent ma pensée / prolongeant mes moments d’amour blessé« . Voilà, les instruments ont une grande place, ils introduisent, ils soulignent, ils intensifient. L’harmonica de Sophie Gourdin fait connaître sa plainte comme dans une musique de film. Le lapsteel de Martin Bejuy lui fait écho. J’aime aussi beaucoup les frappes d’Arthur Dussaux à la batterie.
Les guitares sont très présentes dans ce concert. François Staal joue de la guitare électrique, sauf sur le dernier titre, signé Pierre-Yves Lebert Cheval Azur, il prend une guitare folk bien résonnante.
Un grand travail a été mené pour présenter cet album L’incertain, bien dans la lignée de ce qu’écrit François Staal, un univers où la musique se dispute le haut du pavé avec le texte. C’était particulièrement le cas au Trianon, où, de par l’ampleur de la salle, les sons étaient très amplifiés.
Le grand nombre de personnes sur la scène, et l’envergure du décor a exigé également une création lumières très spectaculaire. C’est Diliana Vekhoff qui s’est illustrée dans cet exercice difficile, avec bonheur. Les photos montrent partiellement les grandes gerbes colorées qui pénétraient jusque sur le public, par moments.
Avec François Staal, Bashung n’est jamais bien loin, mais pas seulement.
Les voix de François Staal et d’Emilie Marsh étaient en parfaite harmonie lorsqu’ils ont chanté Sur un trapèze de Bashung et Gaétan Roussel, ainsi qu’Un ange l’un des titres sensibles de l’album.
François y parle de rencontre idéalisée, à la fois concrète et évanescente. Les cordes sonnent entre les phrases, rendant l’atmosphère douloureuse et volatile.
Dans l’écriture de François Staal, on ressent une affiliation avec Alain Bashung, les mêmes rythmes lents et martelés, parfois le même côté noir obscur. Lorsque l’on interroge François Staal sur ses influences musicales, il cite volontiers Gérard Manset ou Hubert-Félix Thiéfaine, ou encore Charl’Elie Couture.
Il ne s’agit point de désespoir, l’on pense plutôt à une gravité philosophique et poétique, un lyrisme de la réflexion porté à son paroxysme. Tout est important, rien n’est léger pour François Staal, en recherche permanente. C’est un tourmenté qui s’écoute, mais ne se prend pas au sérieux. Le titre de l’album « L’incertain » le montre bien.
* La soirée du Trianon a pu avoir lieu grâce à la SPPF dans le cadre de l’aide au showcase.
Après L’irrespect Le chanteur livre ici avec 12 titres bien denses, un album qui a une belle cohérence et dont les dimensions musicales sont très abouties.
François Staal – L’incertain
6e album studio.
réalisé par Arthur Dussaux et mixé par Bruno Mercère au Studio Sledge.
François Staal au Trianon
+ Emilie Marsh
+ Inès Désorages et Céline Tolosa
Date : 23.10.2016
Lieu : IDF, Paris (75)
Style : Rock Folk.
Notre avis :
Par Annie Claire Hilga
Après avoir « fait » deux fois l’Olympia, François Staal s’offre le Trianon pour sa sortie d’album « L’incertain » ce dimanche 23 octobre 2016.
François Staal a noué des liens avec de jeunes et jolies chanteuses qui ont fait ses premières parties lors de ses concerts sur la Péniche Antipode. Ainsi il a fait venir Inès Désorages et Céline Tolosa en lever de rideau, et Emilie Marsh en vedette américaine, comme on disait à l’époque du «miousic hall».
Poésie, rock, tendresse et beauté au programme du Trianon.
Inès Désorages et Céline Tolosa ouvrent la soirée avec une chanson chacune, puis la jeune rockeuse dont la France entière suit l’ascension, Emilie Marsh, fait une première partie très harmonieuse, très douce, bien assurée, et plutôt complémentaire de la musique rock/blues de François Staal.
Emilie Marsh, la tendre rockeuse
Telle une Valérie Lagrange des temps actuels, Emilie Marsh ose le rock. Portant sa guitare électrique bas sur la cuisse, elle embrasse le premier soir. Je plaisante à peine, elle en a fait une chanson. Avec Etienne Champollion aux claviers et Mathieu Chrétien à la batterie, nous avons eu un bel échantillon de chansons rock féminin très chic, très ordonnancé qui ne perd rien de sa chaleur pour autant. Emilie prend parfois une moue très Mireille Darc (voir sa nouvelle coupe de cheveux) pour chanter « Goodbye Comedy ». Tout cela nous enchante, la voix de la demoiselle, très sûre, fine et sentant ses heures de peaufinage, la musique riche et les arrangements ciselés d’Etienne Champollion.
Blues, poésie et rock français, François Staal
Un concert de François Staal commence toujours par une mise en ambiance sonore, un long instrumental qui installe l’atmosphère des chansons. Les sons arrivent de toutes parts, se prolongent pour se conjuguer, on se sent rapidement dans un climat ténébreux, langoureux, dans lequel le poète maudit va chanter ses textes. « Des lianes envahissent ma pensée / prolongeant mes moments d’amour blessé« . Voilà, les instruments ont une grande place, ils introduisent, ils soulignent, ils intensifient. L’harmonica de Sophie Gourdin fait connaître sa plainte comme dans une musique de film. Le lapsteel de Martin Bejuy lui fait écho. J’aime aussi beaucoup les frappes d’Arthur Dussaux à la batterie.
Les guitares sont très présentes dans ce concert. François Staal joue de la guitare électrique, sauf sur le dernier titre, signé Pierre-Yves Lebert Cheval Azur, il prend une guitare folk bien résonnante.
Un grand travail a été mené pour présenter cet album L’incertain, bien dans la lignée de ce qu’écrit François Staal, un univers où la musique se dispute le haut du pavé avec le texte. C’était particulièrement le cas au Trianon, où, de par l’ampleur de la salle, les sons étaient très amplifiés.
Le grand nombre de personnes sur la scène, et l’envergure du décor a exigé également une création lumières très spectaculaire. C’est Diliana Vekhoff qui s’est illustrée dans cet exercice difficile, avec bonheur. Les photos montrent partiellement les grandes gerbes colorées qui pénétraient jusque sur le public, par moments.
Avec François Staal, Bashung n’est jamais bien loin, mais pas seulement.
Les voix de François Staal et d’Emilie Marsh étaient en parfaite harmonie lorsqu’ils ont chanté Sur un trapèze de Bashung et Gaétan Roussel, ainsi qu’Un ange l’un des titres sensibles de l’album.
François y parle de rencontre idéalisée, à la fois concrète et évanescente. Les cordes sonnent entre les phrases, rendant l’atmosphère douloureuse et volatile.
Dans l’écriture de François Staal, on ressent une affiliation avec Alain Bashung, les mêmes rythmes lents et martelés, parfois le même côté noir obscur. Lorsque l’on interroge François Staal sur ses influences musicales, il cite volontiers Gérard Manset ou Hubert-Félix Thiéfaine, ou encore Charl’Elie Couture.
Il ne s’agit point de désespoir, l’on pense plutôt à une gravité philosophique et poétique, un lyrisme de la réflexion porté à son paroxysme. Tout est important, rien n’est léger pour François Staal, en recherche permanente. C’est un tourmenté qui s’écoute, mais ne se prend pas au sérieux. Le titre de l’album « L’incertain » le montre bien.
* La soirée du Trianon a pu avoir lieu grâce à la SPPF dans le cadre de l’aide au showcase.
Après L’irrespect Le chanteur livre ici avec 12 titres bien denses, un album qui a une belle cohérence et dont les dimensions musicales sont très abouties.
François Staal – L’incertain
6e album studio.
réalisé par Arthur Dussaux et mixé par Bruno Mercère au Studio Sledge.