Date : 15 novembre 2018 Style : Noise Pop, Post Rock, Math Rock Lieu :La Nouvelle Vague, Saint-Malo (35)
Notre avis :
Par Mike S.
Ambiance Route du Rock ce soir à la Nouvelle Vague avec une programmation très pointue qui n’a fait se déplacer que les plus exigeants, les plus curieux, les plus avant-gardistes des habitués du lieu. C’est dans la petite salle à l’Etage que tout va se passer ce soir avec un match au sommet, France / Suisse, dont l’issue reste des plus incertaines, d’un côté MelloNoisEscape et de l’autre, les helvètes Puts Marie.
Une fois n’est pas coutume, la soirée proposée par la Nouvelle Vague est une double affiche, avec deux groupes dont la notoriété est assez équivalente, pour ne pas distinguer qui est la première partie de la tête d’affiche. Seule obligation : arriver tôt ! car le concert débutait à 20h10… Manque de bol, on est arrivé vers 20h30…. C’est malin, ça !
Qu’importe, on rentre directement dans le bain, sans avoir le temps de se saisir. On est immédiatement immergé dans des vagues de son noisy de MellaNoiseEscape. Mais bon nageurs, habitués aux grains (de folie surtout) et aux bourrasques, on parvient à remonter le courant, à passer les barrières humaines, pour venir se placer dans l’œil du cyclone. Sur scène, Olivier Mellano et sa coupe de cheveux disloquée maltraite sa guitare en lui faisant sortir quelques rugissements bruts. Autour de lui, une jolie brune cheveux longs, bassiste de son état, suit son rythme tel un métronome, sans se laisser perturber par la tempête sonique qui l’entoure. Une tempête qui est provoqué autant par la guitare furieuse de Mellano que par les percussions dadaïste de la batteuse, totalement absorbée par son travail de force, et dont on voit la frénésie de l’exercice sur son visage sous haute tension ! C’est comme ça qu’on imagine la musique, en mode passion, à l’enthousiasme totalement exacerbé. Il y a aussi un vrai côté Math Rock dans certaines des compositions épileptiques de MellaNoisEscape.
Les morceaux s’enchaînent, sur un rythme effréné, quasiment sans espace entre les chansons, quasiment aussi dans l’ordre du dernier album, Heartbeat Of The Death, à peine perturbé par des retours sur le précédent. Ainsi The Widest Scale, Overwhelming Joy et Black Scintillas se suivent, avec la même force, la même énergie, à la fois noisy et mélancolique. Onze titres s’égrainent ainsi en 3/4 d’heure, dans un capharnaum à vous faire saigner des oreilles. La musique de Mellano a quelque chose d’hypnotique, dans son écriture répétitive et progressive, à la manière d’un boléro post-Rock survolté. La fin du concert a quelque hose du combat de boxe qui a tourné à l’avantage de l’adversaire… On se sent sonné, groggy, knock out !
Et pourtant, rapidement, il faut remonter sur le ring pour entamer le second round ! Ce sont donc, ce soir, les Suisse Puts Marie qui prennent la seconde position du plateau, et qui vont finir le travail… D’autant qu’ils sont un peu plus nombreux, resserrés sur la petite scène. Au centre, le chanteur charismatique du groupe, Max Usata, qui passe d’un micro à l’autre, de sa mini batterie à son clavier, nous tournant le dos sans complexe. Autour de lui, presqu’invisibles, il y a les autres musiciens, qui donnent du volume à l’ensemble, guitare, basse, batterie et clavier. L’ambiance est sombre, tendue, souvent disloquée.
Les compositions ressemblent à des collages de guitares/claviers entre Blues et Post Rock. On pense successivement à dEus (beaucoup), Band of Horses, Eels. La musique est riche en émotions à fleur de peau. Elle est foisonnante d’idées singulières. C’est un laboratoire vivant. On imagine qu’aucun concert de Puts Marie ne peut être identique, le chanteur donnant l’impression d’un chercheur fou, essayant diverses formules. C’est assez enivrant de le voir ainsi plongé dans son inspiration créatrice, totalement déconnecté du public qui est en face, et des musiciens qui le suivent coûte que coûte, dans ses folles illuminations.
Et ce qu’il y a de plus fort, c’est cette impression d’aboutissement qui ressort de chacune de ces expériences, qui prennent des noms tout aussi extravagants ou mystérieux: Brush Air, Sugar Run, Pornstar, Catalan Heat, Com’on, The Bathhouse… Plus qu’un concert, une expérience hors du commun pour l’ensemble des spectateurs présents ce soir !
On le dit souvent en sortant de la Nouvelle Vague, mais vraiment, là encore, la soirée fut excellente ! le chanteur de Puts Marie remerciait les gens qui étaient venus ce soir, « voir de la musique en Live », mais c’est exactement comme ça que la musique doit s’écouter, directement du producteur au consommateur !
MELLANOISESCAPE & PUTS MARIE en concert
Soirée Noise Noise Noise
Date : 15 novembre 2018
Style : Noise Pop, Post Rock, Math Rock
Lieu : La Nouvelle Vague, Saint-Malo (35)
Notre avis :
Par Mike S.
Ambiance Route du Rock ce soir à la Nouvelle Vague avec une programmation très pointue qui n’a fait se déplacer que les plus exigeants, les plus curieux, les plus avant-gardistes des habitués du lieu. C’est dans la petite salle à l’Etage que tout va se passer ce soir avec un match au sommet, France / Suisse, dont l’issue reste des plus incertaines, d’un côté MelloNoisEscape et de l’autre, les helvètes Puts Marie.
Une fois n’est pas coutume, la soirée proposée par la Nouvelle Vague est une double affiche, avec deux groupes dont la notoriété est assez équivalente, pour ne pas distinguer qui est la première partie de la tête d’affiche. Seule obligation : arriver tôt ! car le concert débutait à 20h10… Manque de bol, on est arrivé vers 20h30…. C’est malin, ça !
Qu’importe, on rentre directement dans le bain, sans avoir le temps de se saisir. On est immédiatement immergé dans des vagues de son noisy de MellaNoiseEscape. Mais bon nageurs, habitués aux grains (de folie surtout) et aux bourrasques, on parvient à remonter le courant, à passer les barrières humaines, pour venir se placer dans l’œil du cyclone. Sur scène, Olivier Mellano et sa coupe de cheveux disloquée maltraite sa guitare en lui faisant sortir quelques rugissements bruts. Autour de lui, une jolie brune cheveux longs, bassiste de son état, suit son rythme tel un métronome, sans se laisser perturber par la tempête sonique qui l’entoure. Une tempête qui est provoqué autant par la guitare furieuse de Mellano que par les percussions dadaïste de la batteuse, totalement absorbée par son travail de force, et dont on voit la frénésie de l’exercice sur son visage sous haute tension ! C’est comme ça qu’on imagine la musique, en mode passion, à l’enthousiasme totalement exacerbé. Il y a aussi un vrai côté Math Rock dans certaines des compositions épileptiques de MellaNoisEscape.
Les morceaux s’enchaînent, sur un rythme effréné, quasiment sans espace entre les chansons, quasiment aussi dans l’ordre du dernier album, Heartbeat Of The Death, à peine perturbé par des retours sur le précédent. Ainsi The Widest Scale, Overwhelming Joy et Black Scintillas se suivent, avec la même force, la même énergie, à la fois noisy et mélancolique. Onze titres s’égrainent ainsi en 3/4 d’heure, dans un capharnaum à vous faire saigner des oreilles. La musique de Mellano a quelque chose d’hypnotique, dans son écriture répétitive et progressive, à la manière d’un boléro post-Rock survolté. La fin du concert a quelque hose du combat de boxe qui a tourné à l’avantage de l’adversaire… On se sent sonné, groggy, knock out !
Et pourtant, rapidement, il faut remonter sur le ring pour entamer le second round ! Ce sont donc, ce soir, les Suisse Puts Marie qui prennent la seconde position du plateau, et qui vont finir le travail… D’autant qu’ils sont un peu plus nombreux, resserrés sur la petite scène. Au centre, le chanteur charismatique du groupe, Max Usata, qui passe d’un micro à l’autre, de sa mini batterie à son clavier, nous tournant le dos sans complexe. Autour de lui, presqu’invisibles, il y a les autres musiciens, qui donnent du volume à l’ensemble, guitare, basse, batterie et clavier. L’ambiance est sombre, tendue, souvent disloquée.
Les compositions ressemblent à des collages de guitares/claviers entre Blues et Post Rock. On pense successivement à dEus (beaucoup), Band of Horses, Eels. La musique est riche en émotions à fleur de peau. Elle est foisonnante d’idées singulières. C’est un laboratoire vivant. On imagine qu’aucun concert de Puts Marie ne peut être identique, le chanteur donnant l’impression d’un chercheur fou, essayant diverses formules. C’est assez enivrant de le voir ainsi plongé dans son inspiration créatrice, totalement déconnecté du public qui est en face, et des musiciens qui le suivent coûte que coûte, dans ses folles illuminations.
Et ce qu’il y a de plus fort, c’est cette impression d’aboutissement qui ressort de chacune de ces expériences, qui prennent des noms tout aussi extravagants ou mystérieux: Brush Air, Sugar Run, Pornstar, Catalan Heat, Com’on, The Bathhouse… Plus qu’un concert, une expérience hors du commun pour l’ensemble des spectateurs présents ce soir !
On le dit souvent en sortant de la Nouvelle Vague, mais vraiment, là encore, la soirée fut excellente ! le chanteur de Puts Marie remerciait les gens qui étaient venus ce soir, « voir de la musique en Live », mais c’est exactement comme ça que la musique doit s’écouter, directement du producteur au consommateur !