2018 – 11 titres – 37’37 Label : Microcultures / Differ-Ant Style : Chanson Origine : France, IDF, Draveil (94) / aujourd’hui : Toulouse Date de sortie de l’album : 25 mai 2018
Notre avis :
Par Mike S.
C’est dans le noir broyé menu qu’on apprécie le plus Bertrand Betsch. Et pour son 11e album, pas d’éclaircie à craindre. Mieux, le chanteur se recentre sur lui-même totalement, en proposant avec « Tout doux », un album 100 % écrit, interprété et réalisé par lui-même ! Par simple spleen d’artiste en manque de reconnaissance ou fruit d’une véritable dépression mélancolique, Bertrand Betsch nous livre ici son meilleur album depuis La soupe à la grimace !
Dire d’un album qu’il est un des meilleurs de l’artiste en 20 ans de carrière ! C’est assez gonflé ! Le dire en introduction d’une chronique, ça l’est d’autant plus, qu’à cet instant de la chronique, rien ne l’a encore justifié… Mais, il faut d’abord vous avouer que le premier album de cet artiste, sorti en 1997 chez Lithium (Dominique A, Diabologum, Mendelson) était un véritable OVNI, même chez Lithium. Cette voix angélique à la Salvatore Adamo, qui vous chante des complaintes à faire passer Mendelson pour un chanteur de variété et à vous envoyer vous-même dans une profonde dépression… ne pouvait pas laisser indifférent, le tout sur des rythmes synthétiques et des lignes mélodiques douces et légères. L’an dernier, d’ailleurs, pour fêter les deux décennie de l’album, un Tribute de 26 titres a été publié sur Bandcamp !
Alors quand on découvre 20 ans plus tard, un nouvel album qui reprend un peu les mêmes codes, dans un état d’esprit qui n’a pas bougé d’un iota, ou si peu. On se dit que la psychanalyse n’a pas porté ses fruits… et égoïstement, on s’en réjouit ! Car, si l’album débute sur une chanson au titre tendre et délicat, Tout doux, éponyme de l’album, la dite-chanson hésite, se conjugue d’abord au futur et utilise un lexique qui rime avec amour, caresse ou bonheur, mais on sent malgré tout, le doute au fond, tout au fond. Et, à peine s’est-il engagé dans une thérapie positiviste – « aimons ce que nous sommes et devenons cette personne » – que la rechute ne tarde pas : J’espère, accompagné de quelques notes de piano et d’une guitare acoustique, replonge dans son passé, et dans son présent : « depuis que tu es partie… j’ai toujours autant de mal à faire semble, je porte toujours en moi la honte d’être vivant… » : On ne peut pas dire que cela respire la bonne humeur ! et arrivent les violons plaintifs : « J’espère que tu penses à moi, j’espère que tu reviendras, je pense encore à toi !« .
Là, on le sait, on est au creux de la vague, proche de l’anéantissement. Et ce n’est pas la nouvelle tentative de Ça vaut la peine qui va réussir à retourner le climat installé. La Beauté n’est pas pour tous ou Le vide en soi, malgré leur élégance et leur poésie, l’entretient ! L’ambivalence de Le creux et le plein alimente l’état d’esprit bipolaire, entre euphorie et dépression. Les aveux de Quoi vous dire. Le Trip Hop mélancolique de Chamaille. où « Que de temps perdu » tourne en boucle à vous rendre fou avant de clore ce onzième chapitre sur une petite ritournelle baptisée Tromperie…
Voilà, la visite est terminée. Vous pouvez rentrer chez vous. Pourquoi ne pas en profiter pour le relire Le Magasin des suicides (de Jean Teulé) ? Ou vous mater un film, Le Tombeau des lucioles ou La vie est belle, par exemple, qu’en pensez-vous ? Au delà de la plaisanterie, Bertrand Betsch n’aura jamais touché la noirceur de l’âme avec autant de justesse. Et à cet instant, je suis même pas loin de penser que ce nouvel album est encore meilleur que La soupe à la grimace ! Mais qu’importe le classement, voici un album garder tout près de soi, pour sa beauté et sa poésie !
Tracklist :
01 Tout doux
02 J’espere
03 Ca vaut la peine
04 Demain toujours
05 La beauté n’est pas pour tous
06 Le vide en soi
07 L’Alibi
08 Le creux et le plein
09 Quoi vous dire
10 Chamaille
11 Tromperie
Bertrand Betsch – Tout doux
2018 – 11 titres – 37’37
Label : Microcultures / Differ-Ant
Style : Chanson
Origine : France, IDF, Draveil (94) / aujourd’hui : Toulouse
Date de sortie de l’album : 25 mai 2018
Notre avis :
Par Mike S.
C’est dans le noir broyé menu qu’on apprécie le plus Bertrand Betsch. Et pour son 11e album, pas d’éclaircie à craindre. Mieux, le chanteur se recentre sur lui-même totalement, en proposant avec « Tout doux », un album 100 % écrit, interprété et réalisé par lui-même ! Par simple spleen d’artiste en manque de reconnaissance ou fruit d’une véritable dépression mélancolique, Bertrand Betsch nous livre ici son meilleur album depuis La soupe à la grimace !
Dire d’un album qu’il est un des meilleurs de l’artiste en 20 ans de carrière ! C’est assez gonflé ! Le dire en introduction d’une chronique, ça l’est d’autant plus, qu’à cet instant de la chronique, rien ne l’a encore justifié… Mais, il faut d’abord vous avouer que le premier album de cet artiste, sorti en 1997 chez Lithium (Dominique A, Diabologum, Mendelson) était un véritable OVNI, même chez Lithium. Cette voix angélique à la Salvatore Adamo, qui vous chante des complaintes à faire passer Mendelson pour un chanteur de variété et à vous envoyer vous-même dans une profonde dépression… ne pouvait pas laisser indifférent, le tout sur des rythmes synthétiques et des lignes mélodiques douces et légères. L’an dernier, d’ailleurs, pour fêter les deux décennie de l’album, un Tribute de 26 titres a été publié sur Bandcamp !
Alors quand on découvre 20 ans plus tard, un nouvel album qui reprend un peu les mêmes codes, dans un état d’esprit qui n’a pas bougé d’un iota, ou si peu. On se dit que la psychanalyse n’a pas porté ses fruits… et égoïstement, on s’en réjouit ! Car, si l’album débute sur une chanson au titre tendre et délicat, Tout doux, éponyme de l’album, la dite-chanson hésite, se conjugue d’abord au futur et utilise un lexique qui rime avec amour, caresse ou bonheur, mais on sent malgré tout, le doute au fond, tout au fond. Et, à peine s’est-il engagé dans une thérapie positiviste – « aimons ce que nous sommes et devenons cette personne » – que la rechute ne tarde pas : J’espère, accompagné de quelques notes de piano et d’une guitare acoustique, replonge dans son passé, et dans son présent : « depuis que tu es partie… j’ai toujours autant de mal à faire semble, je porte toujours en moi la honte d’être vivant… » : On ne peut pas dire que cela respire la bonne humeur ! et arrivent les violons plaintifs : « J’espère que tu penses à moi, j’espère que tu reviendras, je pense encore à toi !« .
Là, on le sait, on est au creux de la vague, proche de l’anéantissement. Et ce n’est pas la nouvelle tentative de Ça vaut la peine qui va réussir à retourner le climat installé. La Beauté n’est pas pour tous ou Le vide en soi, malgré leur élégance et leur poésie, l’entretient ! L’ambivalence de Le creux et le plein alimente l’état d’esprit bipolaire, entre euphorie et dépression. Les aveux de Quoi vous dire. Le Trip Hop mélancolique de Chamaille. où « Que de temps perdu » tourne en boucle à vous rendre fou avant de clore ce onzième chapitre sur une petite ritournelle baptisée Tromperie…
Voilà, la visite est terminée. Vous pouvez rentrer chez vous. Pourquoi ne pas en profiter pour le relire Le Magasin des suicides (de Jean Teulé) ? Ou vous mater un film, Le Tombeau des lucioles ou La vie est belle, par exemple, qu’en pensez-vous ? Au delà de la plaisanterie, Bertrand Betsch n’aura jamais touché la noirceur de l’âme avec autant de justesse. Et à cet instant, je suis même pas loin de penser que ce nouvel album est encore meilleur que La soupe à la grimace ! Mais qu’importe le classement, voici un album garder tout près de soi, pour sa beauté et sa poésie !
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Line-up :
Bertrand Betsch
Tracklist :
01 Tout doux
02 J’espere
03 Ca vaut la peine
04 Demain toujours
05 La beauté n’est pas pour tous
06 Le vide en soi
07 L’Alibi
08 Le creux et le plein
09 Quoi vous dire
10 Chamaille
11 Tromperie