We Are The Line – Through the crack

Utilisant des visuels modernes aux images et aux logos et polices abstraits, aux couleurs expressives (noir, rouge, nuances de gris), proches de ceux de Nine Inch Nails, il devient difficile de dissocier We Are The Line du travail de Trent Reznor. Qui plus est lorsque les atmosphères pesantes et la voix énigmatique de son chanteur nous orientent encore vers ce dernier, pendant que le traitement du son et les rythmes lourds se rapprochent des compos les plus fascinantes et hypnotiques de Depeche Mode, période Violator ou Delta Machine…

Très difficile donc de faire abstraction de ces influences que le groupe revendique et qu’il élargit à Recoil (émanation plus electro de Depeche Mode), Massive Attack ou encore David Bowie et David Lynch. Pour leur sens de l’esthétique, sans doute aussi. Mais si on y parvient et que l’on se recentre sur l’essentiel, à savoir les compositions originales de cet EP. Elles sont au nombre de 6, dont la premiere est une introduction instrumentale, en crescendo, qui plante le décor de ce qui va suivre. Deux minutes de nappes electro rejointes par des rythmes synthétiques qui s’enchaînent au premier single marquant de cet EP, A Cold Place, clippé depuis janvier  par Astrid Karoual, dans une ambiance qui colle à la chanson, couleurs froides, ambiance inquiétante, images stroboscopiques. La mélodie est impeccable, la voix plaintive est envoûtante, le refrain est lui-même entêtant. Dans la veine de ce que Dave Gahan nous a proposé de mieux ces dernières années (Going Backwards, Kingdom).

L’EP poursuit sa route, dans les mêmes méandres électroniques, chaotiques, hypnotiques, oppressants. Devenant  plus contemplatif  (Restless (In Vain), Our Last Sight) et plus sombre encore. Avec une minuscule lueur de répit, sur Shinning Edge, dont les boucles électroniques finissent de vous emporter dans leur tourbillon magnétique.

Ce premier EP, construit autour d’un titre fort, A Cold Place, est littéralement envoûtant !